Catégories: Actualité
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2 mai 2024 12 h 12 min

« Pourquoi travailler? Recherche du sens perdu »

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Sam est une employée comblée, qui a trouvé l’équilibre dans son travail. La bande dessinée « Work in progress. Mais pourquoi j’irais travailler? » ne se limite pas à illustrer comment le travail peut être gratifiant et revitalisant. Son cheminement est plutôt consacré à expliquer qu’il n’y a pas de formule magique pour faire du travail une expérience positive et ceci nécessite un effort personnel conséquent.

Ce travail est une suite d’une initiative commencée en 2022 avec un premier tome intitulé « Et si on travaillait autrement? » Samuel Durand, qui se décrit comme un « explorateur de l’avenir du travail », est à la tête de ce projet, il diversifie les moyens (bandes dessinées, documentaires, conférences) pour interroger l’évolution du monde professionnel et ses modèles. L’illustratrice, Sophie Streichenberger, une travailleuse polyvalente citée dans le livre, équilibre également son travail freelance avec une carrière en entreprise. Ce deuxième volume se concentre sur l’importance du sens dans le travail, oscillant toujours entre fiction et réalité.

Au début de la bande dessinée, Sam semble travailler dans un environnement idyllique, alliant vacances illimitées et semaines de quatre jours. C’est à partir de là que l’album met en lumière ces nouveaux modèles de travail en pleine expansion, demandant par exemple une polyvalence accrue des salariés plutôt que leur hyper spécialisation. Le livre conteste certaines idées reçues, comme celle qui assimile la durée du travail à la valeur générée par l’employé. Il apporte également une réflexion plus large sur le travail déclenchée à la suite de la crise causée par la pandémie du Covid.

Travailler avec motivation et perception d’une satisfaction personnelle sont les thèmes principaux abordés.

Cette bande dessinée éducative ne cherche pas à transformer le genre classique (bien qu’un peu plus de créativité aurait été appréciée), mais elle fait son travail en offrant ses pensées de manière amusante et facile à comprendre. Lorsqu’elle semble sur le point de tomber dans un manuel de ressources humaines illustré, elle se dirige vers une perspective plus personnelle à temps. C’est alors que Sam, pendant une entrevue d’embauche ordinaire, constate une déconnexion entre sa présentation des facteurs de motivation au travail et son ressenti personnel.

Son discours théorique, soutenu par des pyramides de valeurs et des diagrammes, trouve alors une manifestation réelle qui peut également toucher le lecteur. Car avoir un environnement de travail de qualité (sujet du premier volume) ne suffit plus: la quête de sens devient cruciale pour les travailleurs, sous peine de ressentir une dissonance cognitive entre les valeurs personnelles et les missions professionnelles. C’est ce qui arrive à ceux que l’on appelle les « bifurqueurs écologiques » – nombreux chez les jeunes – prêts à changer de travail pour en obtenir un qui est «écologiquement utile».

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