Voici un récapitulatif de la situation d’hier.
Mercredi 1er mai, Antony Blinken, le secrétaire d’État américain, a manifesté sa détermination à obtenir un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, qui inclurait une libération des otages. Il a invité le Hamas à accepter la proposition récente. Le Hamas n’a pas encore réagi à la proposition qui prévoit un cessez-le-feu de quarante jours et l’échange d’otages kidnappés lors de l’attaque du 7 octobre 2023 à Gaza contre des détenus palestiniens en Israël.
En rencontrant le président Isaac Herzog à Tel-Aviv, M. Blinken a affirmé que malgré les difficultés, ils sont résolus à instaurer un cessez-le-feu pour ramener les otages à la maison, et ce immédiatement. La seule entrave à cela serait le Hamas, selon lui. Un responsable israélien a mentionné qu’Israël attendrait la réponse du Hamas jusqu’à « mercredi soir » avant de déterminer s’il enverrait une délégation au Caire pour discuter d’un potentiel accord.
Après sept mois de conflit, les raids aériens israéliens sur la bande de Gaza n’ont pas cessé, faisant au moins trente-trois victimes au cours des dernières vingt-quatre heures, d’après le ministère de la santé de la région administrée par le Hamas.
Un dirigeant du Hamas a affirmé à l’AFP que la réponse à la proposition de trêve d’Israël sera communiquée « très prochainement ». Il a souligné que le Hamas exige toujours un cessez-le-feu permanent et le retrait israélien de la bande de Gaza. Souheil Al-Hindi, membre du bureau politique, n’a pas souhaité préciser une heure ou un jour spécifique.
Le Hamas a exprimé son ouverture à toute négociation avec les médiateurs, et a accueilli favorablement toutes les propositions ayant pour but de mettre fin à la guerre. Toutefois, certaines conditions non négociables ont été posées, notamment l’arrêt total des hostilités et le retrait complet des forces d’occupation de la bande de Gaza.
Sameh Choukri, le responsable de la politique étrangère en Égypte, a souligné l’importance d’une certaine flexibilité de chaque camp pour aboutir à un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas lors d’une rencontre au Caire avec son homologue français, Stéphane Séjourné.
De son côté, le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a réitéré l’objection de son pays contre un éventuel assaut israélien contre Rafah, située au sud de la bande de Gaza, lors d’un entretien avec le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou. C’est une information confirmée par Matthew Miller, porte-parole du département d’État.
Malgré le fait que l’ONU ainsi que de nombreux autres gouvernements s’opposent à cette action, le premier ministre israélien persiste dans son refus. La principale crainte réside dans l’éventuel massacre des 1,5 millions de civils, majoritairement des déplacés, qui vivent actuellement dans cette région.
Blinken et Nétanyahou ont eu des discussions qui se sont prolongées pendant deux heures et demie, comprenant d’une part, un face-à-face puis s’élargissant à leurs équipes respectives. Il s’agit du septième voyage de Blinken au Moyen-Orient depuis l’attaque du 7 octobre 2023.
Enfin, pour le président israélien, l’utilisation de la Cour pénale internationale contre Israël constitue une menace à l’encontre des démocraties.
Le président israélien, Isaac Herzog, a exprimé son inquiétude concernant les éventuelles accusations de la Cour pénale internationale (CPI) contre des leaders israéliens pour leur rôle dans le conflit à Gaza. Il a averti que cela pourrait constituer une « menace pour les démocraties » et a exhorté ses alliés à résister à de telles actions.
Des représentants israéliens ont indiqué au New York Times qu’ils prévoyaient que la CPI émette des mandats d’arrêt contre des membres du gouvernement israélien associés à des actes reprochés durant les opérations destructrices en Gaza par Israël. Le quotidien américain a également signalé que la CPI pourrait accuser des dirigeants de Hamas, le mouvement islamiste.
M. Herzog a déclaré qu’essayer d’impliquer la CPI contre Israël, qui lutte contre le terrorisme, représente une « menace tangible et urgente pour les démocraties et les nations libres, pacifiques et respectueuses du droit international ». Selon lui, Israël dispose d’un système judiciaire efficace qui a déjà jugé même les plus hauts responsables du pays comme n’importe quel autre citoyen.
En ce qui concerne la situation à Gaza, Mungo Birch, responsable du service d’action de l’ONU contre les mines (UNMAS) à Gaza, a illustré le niveau de destruction en comparaison avec l’Ukraine. Selon lui, « Gaza a plus de débris que l’Ukraine, malgré le fait que le front en Ukraine s’étend sur presque 1 000 kilomètres alors que Gaza n’a que 25 miles de long ». Il a indiqué lors d’un briefing à Genève que le volume colossal de débris dans la région palestinienne (37 millions de tonnes ou 300 kg par mètre carré, selon une estimation de l’ONU en avril 2022) est une problématique majeure.
Selon M. Birch, il est probable que ces ruines soient fortement polluées par des munitions non explosées (UXO). Toutefois, leur assainissement est rendu plus difficile par la présence d’autres dangers dans les débris. Par exemple, il est estimé que plus de 800 000 tonnes d’amiante se trouvent uniquement dans les ruines de Gaza. Cela pose un risque élevé pour la santé et nécessite des mesures de sécurité spécifiques.
M. Birch exprime l’espoir que l’UNMAS finira par assumer le rôle de coordonnateur de l’action contre les mines à Gaza, avec la capacité de créer ses propres équipes de déminage et de neutralisation des munitions. En ce qui concerne le financement, l’organisation a reçu cinq millions de dollars, mais pour continuer à travailler dans les douze prochains mois, elle a besoin d’un supplément de 40 millions de dollars, comme le souligne le responsable. Cependant, selon lui, le secteur dans son ensemble nécessitera des centaines de millions de dollars sur plusieurs années pour rendre Gaza de nouveau sûre pour ses habitants.
Laisser un commentaire