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2 mai 2024 7 h 09 min

« Guerre à Gaza agite campus américains »

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De façon inattendue, une université située au cœur de Salt Lake City, Utah, a vu l’établissement d’un camp en soutien à Gaza. Il n’y avait pas eu de mouvement lié au Moyen-Orient sur ce campus présenté par la Princeton Review comme l’un des moins politiquement actifs des États-Unis, jusqu’ici. L’établissement de ce site a déclenché une série d’incidents. La nuit du lundi 29 avril, dix-neuf personnes ont été arrêtées suite à l’intervention de la police antiémeute.

Spencer Cox, le gouverneur républicain de l’Utah, a cité la liste des actions qui ne sont pas couvertes par le premier amendement de la Constitution protégeant la liberté d’expression, comme la violence, la destruction de biens et le camping sur le campus. En réplique, l’American Civil Liberties Union (ACLU) a affirmé que le devoir des universités ne consiste pas à « réprimer les manifestations », même si elles peuvent s’avérer « bruyantes, dérangeantes et offensantes pour certaines personnes ».

Cette scène inhabituelle illustre un mouvement de contestation qui s’étend maintenant à travers tout le pays, après avoir été confiné à l’est des États-Unis et à Austin, Texas, où il a été fermement réprimé par le gouverneur républicain Greg Abbott. Ses partisans comparent la situation à la guerre du Vietnam ou à la lutte contre l’apartheid, mais les forces mobilisées restent limitées. D’après CNN, la police a réalisé « seulement » 1 500 arrestations au total. Les autorités doivent constamment jongler entre le maintien de l’ordre, la protection de la liberté d’expression et le risque de dérapages antisémites.

Un ultimatum est lancé.

La ville de New York, et plus précisément Columbia, demeure au cœur des protestations. Le mardi 30 avril, juste avant l’escalade des tensions, l’université de Manhattan a été désertée anticipant l’intervention du service de police local, accompagnée par une série d’arrestations. Les manifestants, un groupe minoritaire parmi les 36 000 étudiants, ont non seulement ignoré la deadline fixée par la présidente de l’université pour démonter leurs campements installés dans un espace vert au milieu du campus, mais ils ont également pris possession du bâtiment Hamilton. Cet édifice est mondialement reconnu pour avoir été le théâtre d’une occupation en 1985 durant les appels à boycotter l’Afrique du Sud en période d’apartheid. Le bâtiment a brièvement été renommé « Hind’s Hall », en mémoire de Hind Rajab, une petite fille de 6 ans, tuée cet hiver à Gaza avec sa famille.
Cette situation, perçue comme une dégradation de la réputation de Columbia, était principalement intolérable pour Joe Biden. De son côté, la Maison Blanche a déclaré le 30 avril que, bien que le Président Biden respecte le droit à la liberté d’expression, il insiste sur le fait que toute manifestation doit respecter la paix et la légalité. S’approprier un bâtiment par la force est condamné car il ne s’agit pas d’un acte pacifique mais bel et bien répréhensible, selon la déclaration officielle. L’administration condamne également les propos antisémites ainsi que l’utilisation du terme “intifada”.
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