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Congo observe bouleversements politiques en Afrique

Avec une carrière politique de quatre décennies au Congo-Brazzaville, il semble que Denis Sassou-Nguesso, maintenant dans ses années 80, sera de nouveau en lice pour les élections de 2026, selon un diplomate cité par l’Agence France-Presse (AFP).
Depuis 2020, plusieurs anciennes colonies françaises, dont le Mali, le Burkina, le Niger et le Gabon, ont connu des coups d’Estado; et des murmures d’un coup d’État potentiel à Brazzaville se sont répandus sur les médias sociaux en septembre 2023. Cependant, le pouvoir de Denis Sassou-Nguesso, 80 ans, dans le pays pétrolier est resté stable.
Ayant servi une première fois en tant que dirigeant du Congo de 1979 à 1992 sous le parti unique, Sassou-Nguesso est revenu au pouvoir après une guerre civile en 1997. Élu en 2002 et réélu en 2009, il a réussi à se pointer aux élections de 2016 et 2021 suite à une modification de la Constitution en 2015, qui a levé la limitation d’âge (70 ans) et a permis trois mandats de cinq ans.
Selon Thierry Moungalla, porte-parole du gouvernement et ministre de la communication, bien que Sassou-Nguesso soit parmi les « dinosaures » en termes de longévité au pouvoir, « le régime congolais est toujours en place », montrant une résistance alors que d’autres plus jeunes ont été emportés par des juntas pro-russes. Parfait Iloki, porte-parole du Parti congolais du travail (PCT, autrefois marxiste-léniniste, aujourd’hui social-démocrate), semble partager le même avis, affirmant que « le dégagisme ne mène à rien ».

En ce qui concerne la vieillesse, « ce n’est pas un souci, c’est la richesse de la sagesse, » estime-t-il. « D’ailleurs, quel est l’âge du dirigeant de la plus grande puissance mondiale ? » se moque M. Iloki, faisant référence aux 81 ans du président américain, Joe Biden. L’élection récente d’un président « anti-système » âgé de 44 ans au Sénégal a été notée au Congo avec un brin de jalousie mais sans trop d’espérance.
« Le Sénégal est connu pour sa tradition démocratique, » avance l’aumônier Jonas Koudissa, le chef de l’Académie catholique pour l’éthique de Brazzaville (Accabe). « Ici, je ne peux pas imaginer une transformation de cette sort se produire, » continue le prêtre, tout en regrettant « le manque de perspective des hommes politiques, » qui tirent avantage de leur position sans se soucier de l’avenir de leur nation, dont près de 47% des 5,7 millions de résidents ont moins de 18 ans selon la Banque mondiale.
« En général, on recule », déplore Maixent Animba, du Forum pour la gouvernance et les droits de l’homme (FGDH). « En ce qui concerne la liberté de parole, l’accès aux médias étatiques, le droit de manifestation, la reconnaissance des partis et ONG », liste l’activiste, qui mentionne également « la tricherie électorale, » « l’éparpillement et la déviation des ressources publiques », la justice « sous influence, » « la privatisation du pays »…
« Où va l’argent ? »

D’après lui, le régime est devenu plus strict après une mobilisation massive en 2015 contre une modification constitutionnelle. M. Animba souligne qu’ils ne ressentent pas la peur, mais sont plutôt prudents. Un chauffeur de taxi, sous l’anonymat, explique que tout le monde doit être prudent sur ce qu’ils disent, sinon ils finiront en prison, affirmant que « Sassou ne partira jamais ».

Eveline, une femme de 55 ans faisant ses achats au plus grand marché de Brazzaville, le marché Total, exprime leur besoin de changement, s’exclamant : « Nous voulons du sang neuf ! » Elle ajoute que bien qu’un certain groupe possède une grande richesse, eux, en revanche, n’arrivent pas à joindre les deux bouts. Elle mentionne un manque d’emploi et l’impossibilité d’accéder aux soins de santé.

Les habitants du marché résument leurs difficultés quotidiennes, qui se sont exacerbées suite à l’augmentation récente du prix du carburant. Ceci a été justifié comme une « vérité des prix » par le FMI, selon le porte-parole du gouvernement. Les habitants sont également préoccupés par les coupures fréquentes d’électricité et d’eau, se demandant où l’argent du pétrole est dépensé.

Le leader de l’opposition, Pascal Tsaty Mabiala, est d’avis que l’argent est rendu gaspillé. Il critique les « projets de grandes envergure » tels que la construction de deux tours jumelles, récemment ajoutées à la capitale située sur la rive droite du fleuve Congo.

Lui aussi est d’avis que Denis Sassou-Nguesso se présentera à nouveau en 2026. Confrontée à un PCT omnipotent, l’opposition est fragmentée, réduite au silence, dénuée de ressources. « Nous sommes un peu tendus, comme si nous manquions de foi en nous », déplore le dissident. Contribuer.

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