Une étude récemment publiée le 1er mai dans la revue Nature Communications par des chercheurs du programme One Health Poultry Hub, a mis en lumière la rapidité avec laquelle le virus de la grippe aviaire de type H9N2 peut se répandre dans un marché de volailles vivantes. La recherche a été effectuée à Chittagong, une importante ville portuaire du Bangladesh.
Actuellement, ce type de virus n’est pas le plus surveillé par les autorités sanitaires mondiales. Ils se concentrent principalement sur le virus H5N1, plus virulent et capable d’infecter diverses espèces, y compris les bovins, ce qui suscite des inquiétudes quant à sa transmission éventuelle à l’homme.
Malgré cela, le H9N2 demeure le virus le plus courant parmi les volailles à l’échelle planétaire, causant des pertes économiques significatives dans l’industrie avicole. L’étude souligne également que le H9N2, lorsqu’il coexiste avec d’autres types de virus, peut conduire à la création de variants recombinants plus pathogènes. Par ailleurs, les chercheurs ont noté que le H5N1 contient des gènes dérivés du H9N2.
Dans l’étude publiée dans Nature Communications, il est révélé que plus de 90% des volailles qui arrivent sur le marché sans avoir été exposées au virus sont infectées en moins de 24 heures. De plus, un oiseau infecté peut devenir contagieux en moins de cinq heures et demie. Ces résultats montrent donc l’importance de surveiller attentivement les capacités épidémiques du H9N2.
Dans le cadre de leur recherche, des scientifiques ont placé des poulets, tant de type industriel que de basse-cour, dans des cages par lots de dix. Pour chaque lot, ils ont choisi cinq poulets provenant aléatoirement du marché, et les cinq autres ont été sélectionnés directement des fermes. Les chercheurs ont ensuite examiné les volailles à quatre intervalles différents: au moment de leur mise en cage, douze, trente-six et quatre-vingt-quatre heures plus tard. Ils ont répété cette procédure environ trente fois, ce qui a porté le nombre total d’animaux dans l’échantillon à 640.
Comme l’indique Guillaume Fournié, chercheur à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement et co-auteur de l’étude, il est reconnu depuis longtemps que les marchés aux volailles sont des zones propices à la propagation de la grippe aviaire. Cela a été particulièrement évident suite à l’épisode de H5N1 à Hong Kong en 1997. Cependant, jusqu’à présent, il n’y avait eu aucune quantification du degré et de la rapidité de la transmission du virus.
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