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1 mai 2024 7 h 06 min

« Directrice Mémorial esclavage Guadeloupe condamnée »

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L’ancienne responsable du musée commémoratif de l’esclavage en Guadeloupe, Laurella Yssap-Rinçon, a été reconnue coupable de favoritisme et a reçu une peine de prison d’un an avec sursis, le mardi 30 avril, tel que le parquet l’avait demandé le 23 janvier. Elle a aussi été frappée d’une amende de 10 000 euros, d’inéligibilité pendant deux ans et d’une interdiction de deux ans également de travailler dans la fonction publique, a déclaré le juge du tribunal.

Il a été stipulé que la demande de dommages-intérêts de plus de 900 000 euros du Memorial ACTe, un mémorial dédié à la mémoire de l’esclavage, situé à Pointe-à-Pitre, était « irrecevable ». Interrogée par l’Agence France-Presse après le verdict, Laurella Yssap-Rinçon a refusé de commenter, bien qu’elle ait déclaré à Guadeloupe La 1ère qu’elle avait fait appel.

Depuis 2021, le Mémorial ACTe a été le théâtre de plusieurs conflits, notamment entre l’ancienne directrice et le président actuel de son conseil d’administration, Ary Chalus, qui est aussi le président de la région. Plusieurs tentatives de révocation à l’encontre de Mme. Yssap-Rinçon ont été initiées par Chalus, toutes rejetées par le tribunal administratif, avant que Yssap-Rinçon soit renvoyée au tribunal correctionnel pour atteinte aux marchés publics. Une enquête du PNF est en cours.

Dans le mois de novembre 2023, la gestion du musée a été sévèrement critiquée dans un rapport de la chambre régionale des comptes, mentionnant de nombreuses lacunes : la présence de comptes non sincères, une ingérence régionale dans l’un de ses établissements satellites et l’absence d’un projet scientifique au sein d’un musée dont les ambitions ne correspondent pas à celle de l’établissement, qui avait l’intention de faire de la Guadeloupe le centre mondial de recherche sur la traite des esclaves.

Un mois avant la publication du rapport, le procureur financier avait lancé une attaque véhémente à la Cour des Comptes. En outre, une enquête a été lancée par le Parquet national financier depuis 2019 concernant les marchés liés à la construction du musée, qui avait recouru à des dizaines de millions d’euros de fonds européens.