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1 mai 2024 5 h 07 min

Brouillage GPS par Russie sur Baltique

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Dans l’ensemble de la région de la mer Baltique, l’indignation à l’égard de la Russie se fait de plus en plus ressentir. En effet, ces dernières semaines, le brouillage massif par Moscou des signaux GPS (système de géolocalisation par satellite) sur les territoires de cette région a connu une escalade, entraînant des perturbations dans les parcours aériens et maritimes et suscitant la colère des capitales touchées. Les impacts de ces perturbations, générées par intermittence par le matériel de guerre électronique russe, sont perceptibles depuis le nord de la Norvège jusqu’au sud de la Pologne.

Le 29 avril dernier, la compagnie aérienne finlandaise Finnair a déclaré suspendre ses vols entre Helsinki et l’aéroport estonien de Tartu, qui est à 50 kilomètres de la frontière russe, pour un mois. La veille, une conversation a eu lieu entre les ministres des affaires étrangères des pays baltes, de Finlande et de Suède au sujet de cette problématique. Ils ont convenu que le brouillage du GPS par la Russie pouvait entraîner des conséquences dramatiques.

Plusieurs compagnies aériennes ont rapporté des perturbations affectant leurs activités dans la région baltique, notamment Ryanair (2300 vols affectés), Wizz Air (1400 vols affectés) et British Airways (82 vols affectés). Les 25 et 26 avril, deux vols de Finnair reliant Helsinki à Tartu ont dû rebrousser chemin vers leur aéroport d’origine en raison de ce brouillage.

Le 28 avril, dans une interview accordée au Financial Times, le ministre estonien des affaires étrangères, Margus Tsahkna, a déclaré que certaines actions constituaient une menace pour la sécurité et la population de son pays, et ne pourraient pas être tolérées. Il a affirmé qu’il discuterait de ces mesures avec ses alliés de l’Union européenne et de l’OTAN. Gabrielius Landsbergis, le ministre lituanien des affaires étrangères, a adopté une posture particulièrement alarmiste, comparant la situation à une conduite nocturne sans phares. Selon lui, la position au-delà des frontières russes, en région baltique, est devenue trop risquée pour être ignorée.

Les experts en aéronautique expriment une opinion plus nuancée sur la situation. Le brouillage des signaux GPS ne limite pas la capacité des avions à voler. Qu’il s’agisse de vols commerciaux ou militaires, les aéronefs ont d’autres moyens de navigation spatiale à leur disposition, comme les centrales inertielles. Composées de gyromètres et d’accéléromètres, ces dispositifs calculent la position de l’appareil en fonction des mouvements réalisés depuis son point de départ. Cependant, comme le souligne Jean-Christophe Noël, chercheur associé à l’Institut français des relations internationales et ancien pilote de chasse, les centrales inertielles sont moins fiables que les GPS et ont besoin d’être recalibrés régulièrement.

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