Sur la scène du Théâtre Albany à Coventry, cinq concurrents se positionnent avec fierté, face à une audience relativement petite pour un tel espace Art déco, comprenant des spécialistes, des fonctionnaires, des élus et des universitaires connaisseurs en immobilier et réhabilitation économique. Ce 17 avril a vu Andy Street représenter les conservateurs, tandis que Richard Parker s’est présenté pour les travaillistes, Siobhan Harper-Nunes pour les Verts, Sunny Virk pour les libéraux-démocrates, et Elaine Williams pour le parti d’extrême droite, Reform UK, tous participant à la tradition britannique des auditions appelées « hustings ».
Alors que nous approchons le scrutin local du 2 mai, le dernier examen électoral majeur au Royaume-Uni précédant les prochaines élections générales (prévues en automne), ces cinq personnalités vise le poste de maire des Midlands de l’Ouest, une région peuplée de trois millions de personnes située au centre de l’Angleterre. Des milliers de postes d’élus municipaux et régionaux sont en jeu lors de ce scrutin.
Le poste du maire des Midlands de l’Ouest a été instauré en 2017, tout comme celui du Greater Manchester, et de Tees Valley à l’est de l’Angleterre, dans le but de renforcer le pouvoir et l’estime des bassins industriels précédemment déclinants, économiquement et socialement, par rapport au reste de la nation. Ces maires régionaux ont pour mission de coordonner diverses collectivités et administrations. Ils sont munis de vastes pouvoirs dans des domaines tels que le transport, l’éducation et le logement.
Andy Street, à 60 ans, est un conservateur hors du commun qui a voté contre le Brexit en 2016 et qui est actuellement en poste depuis deux mandats dans les Midlands de l’Ouest, entre Wolverhampton, Birmingham et Coventry. Ancien PDG de John Lewis, une chaîne de grands magasins célèbre, et réputé pour son énergie et son efficacité, il a jusqu’à maintenant échappé à l’impopularité croissante de son parti, ternie par des scandales liés à l’ère Boris Johnson et le mandat désastreux de Liz Truss.
Cependant, Andy Street, ce baron du parti conservateur, pourrait être la victime du ras-le-bol des Britanniques, qui, selon tous les sondages, semblent déterminés à donner leur chance aux travaillistes après quatorze ans de gouvernance conservatrice. Une étude publiée le 25 avril par Redfield and Wilton donne à Andy Street un retard de six points sur son principal adversaire, Richard Parker, ancien de PwC dont la réputation n’est pas largement connue.
Selon une autre enquête du 22 avril de l’institut Savanta, Street est toujours trois points derrière Parker, son opposant travailliste. Si l’actuel maire perd le 2 mai, le premier ministre Rishi Sunak se trouverait directement dans la ligne de mire de nombreux députés conservateurs qui, d’après les médias britanniques, pourraient vouloir le remplacer par un candidat plus radical pour garantir le maintien de leurs sièges lors des prochaines élections générales.
L’article ne se termine pas ici, il reste encore 59.97% à lire pour les abonnés.
Laisser un commentaire