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30 avril 2024 2 h 06 min

« RDC : Menace Fantôme des Forces Rwandaises »

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Au cours de sa visite officielle en France, du 28 au 30 avril, Félix Tshisekedi, le dirigeant de la République démocratique du Congo (RDC), s’est adressé à Emmanuel Macron, son homologue français. Au centre de leur conversation, il y avait sans aucun doute la situation sécuritaire instable dans l’est de la RDC.

Le Nord-Kivu est le lieu d’une attaque lancée depuis deux ans et demi par l’insurrection du M23, soutenue par le Rwanda. Kinshasa tâchera encore une fois de persuader Paris de renforcer sa condamnation de l’intervention du Rwanda en RDC. Avant cette visite, Macron a discuté de cette question au téléphone avec Paul Kagame, le président rwandais, dans une tentative d’équilibre régional. Macron a demandé à Kagame de respecter l’intégrité territoriale de la RDC, comme l’a fait savoir l’Élysée dans un communiqué.

Aucune faction armée n’a été explicitement évoquée, probablement pour éviter de compromettre la relation bilatérale entre la France et le Rwanda, qui s’est récemment renforcée, comme le précise le même communiqué. C’est un sujet extrêmement délicat. En effet, pour Kigali, l’offensive lancée par le M23 en novembre 2021 visait en partie à faire face à son adversaire historique, les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).

Dans une interview accordée à Jeune Afrique le 25 mars, Paul Kagame a prévenu qu’un pays qui condamnerait le M23 tout en passant sous silence la question des FDLR resterait inaudible. Le communiqué mentionne également l’existence de plus de cent groupes armés.

Dans le contexte des nombreux groupes armés qui existent au Congo, plus d’une centaine selon le Groupe d’étude sur le Congo (GEC) en 2021, les FDLR détiennent une position unique. Depuis la fin du génocide contre les Tutsi au Rwanda en 1994, Kigali a fait des FDLR sa principale cible. La puissance armée des FDLR n’importait pas.

Un médiateur des conflits congolais précise que malgré leur diminution en nombre, l’existence du groupe formé par d’anciens génocidaires hutu rwandais est toujours insupportable pour Kigali.

Lors d’un entretien avec Jeune Afrique, le président rwandais, Paul Kagame, a déclaré : « Il y a ceux qui prétendent que les FDLR ne sont qu’un petit groupe et que nous exagérons. Cependant, même si leur nombre est peu important, pourquoi sont-ils toujours là après toutes ces années? »

Depuis novembre 2021, le Rwanda, avec le soutien des rebelles congolais tutsis du M23, a repris son intervention militaire sur le sol congolais, au péril de sa réputation sur l’arène diplomatie internationale. Vous devez être abonné pour lire le reste de cet article.