Les quatre séries de la semaine tirent leurs sources d’une panoplie de genres de recettes éprouvées, allant d’un roman de Tom Wolfe à l’Angleterre de Cromwell, se déclinant en faux documentaire et « black horror ». Leur réussite varie mais elles serviront à passer le temps en attendant les épisodes plus restrictifs de la semaine prochaine, en particulier pendant le premier long week-end de mai.
La plateforme diffuse une adaptation de « A Man in Full », le second roman de Tom Wolfe, sous la direction de David E. Kelley. Malgré son âge avancé de 68 ans, Kelley continue d’ajouter son illustre signature à une variété de projets, bien que sa sélectivité semble se réduire. Cette adaptation se révèle prudente, utilisant des recettes éprouvées par les réseaux de télévision mais adaptées aux contraintes des plates-formes. Les six épisodes de la saison ne reflètent donc pas la complexité narrative du livre, donnant l’impression de regarder deux séries distinctes – l’une axée sur la vie d’un homme blanc, l’autre sur celle d’un homme noir.
La première histoire est celle de Charlie Croker, un homme d’affaires à tendance histrionique, qui constate que l’empire industriel qu’il a érigé lui glisse entre les doigts. La deuxième raconte l’histoire d’un jeune Noir emprisonné à la suite d’une dispute avec un officier de police, à qui Charlie offre les ressources nécessaires pour se défendre en cour. Le lien entre un homme si ignoble et une cause si noble demeure flou, et la série dérive rapidement dans une représentation exagérée des abus de pouvoir de toutes sortes, dénonçant par la même occasion, comme l’époque l’exige, une masculinité toxique qui ne cesse de corrompre les relations humaines. Face à Jeff Daniels et Diane Lane, mal à l’aise dans des rôles grossièrement définis, les acteurs noirs, avec William Jackson Harper en première ligne dans le rôle d’un maire combatif, réussissent tant bien que mal à rattraper la situation. La série a été créée par David E. Kelley et met en scène Jeff Daniels, L. Warren Young, Lucy Liu, Diane Lane. Elle est disponible sur Netflix à compter du 2 mai.
« Shardlake »: meurtre à l’abbaye, version Henri VIII.
En regardant de nombreuses séries et films, le public du XXIe siècle est devenu autant familiarisé avec la maison Tudor qu’avec celle de Toutou pour les enfants français des années 1960. Shardlake, basé sur des romans mystérieux de l’auteur C.J. Sansom (disponible en France chez Pocket), offre un nouveau voyage à travers l’Angleterre sous le règne d’Henri VIII, en empruntant la porte arrière.
Arthur Hughes joue le rôle de Matthew Shardlake, un avocat perspicace et déformé par une colonne vertébrale déviée, considérée comme une punition divine à cette époque. Shardlake, sous les ordres de Thomas Cromwell (interprété par Sean Bean), le haut chambellan du roi, est envoyé loin de Londres pour enquêter sur un monastère bénédictin où un précédent envoyé royal a été assassiné.
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