Il semble que très peu de personnes restent pour justifier les deux secteurs d’études de santé lancés en 2020. Il apparaît que le système de deux voies distinctes – un parcours d’accès à la santé spécifique (PASS) et des diplômes avec accès à la santé (L.AS) – ne reçoit pas général d’adhésion. Suite à la Conférence des Recteurs de Médecine en septembre 2023, toute une panoplie d’associations d’étudiants en santé (médecine, pharmacie, dentaire, sage-femme et kiné), organisées sous l’égide de la Fédération des Associations Générales des Etudiants (FAGE), ont déclaré leur opposition à la réforme lors d’une conférence de presse tenue le lundi 29 avril.
Ces programmes réformés ont éliminé la première année commune des études de santé (Paces) et ont été conçus pour diversifier les profils des étudiants, tout en soulignant la nécessité d’une formation supplémentaire dans un diplôme des sciences humaines et sociales ou des sciences fondamentales pour faire face au défi des maladies chroniques, du vieillissement de la population et de l’essor de l’intelligence artificielle.
« C’étaient des objectifs louables, déclare Flore Grèze, étudiante en sage-femme à Lille et vice-présidente en charge des affaires de santé à la FAGE, mais la réforme n’a pas réussi à répondre à son propre objectif d’amélioration du succès des étudiants et de réduction des risques psychosociaux, au contraire. »
Il existe une « disparité » entre les deux filières.
Selon une enquête en ligne réalisée en mars avec treize mille participants, le syndicat établit que 81% des étudiants subissent plus de stress depuis qu’ils sont entrés en PASS et en L.AS, et 43% d’entre eux éprouvent un stress intense régulièrement au cours de la journée. Un tiers des participants ressent l’isolement, et presque la moitié (42%) envisagent d’éliminer leurs études de santé.
En réalité, le PASS reste la route privilégiée, bien loin de la vision d’établir deux voies équivalentes avec une sélection égale d’étudiants. Seulement un quart des étudiants en seconde année viendrait des L.AS, d’après la FAGE. « Il y a une grande disparité entre ces deux cursus en ce qui concerne l’acquisition des connaissances fondamentales en santé, et 43% des étudiants en deuxième année ressentent ce gap », rapporte Coline Trayssac, étudiante en médecine à l’université Clermont Auvergne et vice-présidente de l’Association nationale des étudiants en médecine de France.
Dans le parcours de L.AS, plusieurs enseignements sont dispensés à distance, les horaires ne permettent pas aux étudiants d’être physiquement présents sur le campus des PASS, qui est parfois loin de leur localisation. « Une refonte de la réforme est requise. Sans cela, les futurs soignants seront d’abord et avant tout des futurs patients », ajoute Louise Lenglin, étudiante en kinésithérapie à Nantes et vice-présidente de la Fédération nationale des étudiant·e·s en kinésithérapie.
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