Enfin, Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, s’est lancée dans la campagne. Après avoir été nommée tête de liste par le Parti populaire européen (PPE) pour les élections européennes entre le 6 et le 9 juin, elle a participé pour la première fois à un débat le lundi 29 avril à Maastricht, avec sept autres candidats des principaux partis européens. Parmi eux, Nicolas Schmit du parti socialiste luxembourgeois, Marie-Agnès Strack-Zimmermann du parti libéral allemand, Bas Eickhout de l’écologiste néerlandais et Anders Vistisen du parti d’extrême droite danois d’Identité et démocratie (ID).
Après avoir dirigé la Commission pendant quatre ans, l’ancienne ministre d’Angela Merkel, qui brigue également un nouveau mandat, était le point focal des débats. Ses opposants l’ont pris pour cible sur des sujets tels que le changement climatique, la question migratoire, les affaires étrangères comme le conflit à Gaza, et l’état de la démocratie. C’est dans cette dernière section que Mme von der Leyen a suscité la surprise dans l’amphithéâtre peuplé d’environ un millier d’étudiants.
Lorsque Eickhout l’a interrogée sur une possible coalition majoritaire du PPE avec les Conservateurs et Réformistes européens (ECR), qui comprend la droite et l’extrême droite de Giogria Meloni, la présidente du conseil italien et leader du parti Fratelli d’Italia, von der Leyen a ouvert la porte à cette possibilité. « Cela dépendra des résultats électoraux et de la composition de chaque groupe au Parlement européen », a-t-elle déclaré.
« Le climat n’attend pas. »
D’après les résultats d’enquêtes d’opinion, les groupes ECR et ID, qui incluent tous deux des partis d’extrême droite, sont désormais en forte concurrence avec le parti libéral Renew pour atteindre la troisième position au Parlement. M. Schmit, membre du groupe socialiste qui détient traditionnellement la majorité avec le PPE, riposte en affirmant que « les valeurs et les droits ne sont ni vendables, ni négociables au gré des contrats politiques ». Il est résolument contre toute alliance avec l’extrême droite.
Néanmoins, la leader du PPE estime qu’il est insensé de collaborer avec le groupe ID, qui comprend notamment l’AFD allemande ou le RN français. Un membre de ce groupe a même osé critiquer la présidente en exercice de la Commission lors du débat. Reprenant un slogan populaire de l’ancien président américain Donald Trump, Anders Vistisen a déclaré, « Il est temps de drainer le marécage bruxellois ». S’adressant directement à Mme von der Leyen, il a menacé de la destituer une fois qu’ils remportent les élections, en affirmant: « [Il y a cinq ans], personne ne soutenait votre candidature, et personne ne le fera à nouveau. Votre Commission est une catastrophe… Et lorsque nous remporterons les élections, vous serez la première à être démise de vos fonctions ! »
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