×
google news

« Zones grises coopération défense France-Israël »

La pression monte autour de la coopération franco-israélienne en matière de défense. Depuis l’escalade du conflit entre Israël et le Hamas en octobre 2023, des appels croissants incitent à condamner les nations continuant à exporter des armes vers Israël, dont les actions à Gaza reçoivent des critiques généralisées. Le 5 avril, le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies a adopté une résolution demandant un « embargo » sur toutes les armes destinées à Israël. La France s’est abstenue, mais cette résolution a ajouté une pression supplémentaire sur la coopération bilatérale de défense, déjà sur une pente glissante.

Concernant les exportations d’armements, les livraisons de matériel de la France vers Israël ne comptent que pour une fraction minime des exportations de défense françaises : 0,2 %, équivalant à environ 15 millions d’euros sur un total de 27 milliards d’euros en 2022, selon les données les plus récentes. Les « biens à double usage » comptent pour 34 millions d’euros sur un total de 8,8 milliards. Ces licences incluent « principalement des transferts de pièces détachées », a affirmé le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, lors d’un entretien accordé au Parisien le 21 avril.

Certains transferts minimaux révèlent néanmoins une variété d’éléments, parfois essentiels à la production d’équipements plus sophistiqués. Le 26 mars, Disclose, le média d’investigation, et Marsactu, un site web, ont révélé une cargaison de chaînes pour des munitions de petit calibre, destinée à une filiale d’Elbit, le géant de la défense israélien, en transit dans le port de Marseille. Bien que la licence acceptée n’autorise qu’une réexportation vers des pays tiers selon le ministère de la défense, et non pas l’usage par l’armée israélienne, ces informations ont mis en avant les ambiguïtés des transactions diplomatiques et militaires entre la France et Israël.

Cette zone d’ombre est assumée par Paris. Une source au sein du gouvernement l’explique ainsi : « Nous avons une certaine entraide avec les Israéliens, nous vendons et achetons du matériel en retour, nous les connaissons suffisamment pour comprendre ce qu’ils font. Cependant, nous sommes également des rivaux, et surtout, la France est clairement déterminée à ne pas soutenir les actions menées à Gaza et à minimiser autant que possible les risques liés à la livraison d’armes. » L’affaire Pegasus, survenue en 2021, où un logiciel de surveillance israélien a été vendu à plusieurs pays, dont certains l’ont utilisé pour espionner les politiciens français, a également laissé des marques.

Il reste encore 73.66% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Lire aussi

example 44
Actualité

Grégory Delaplace : morts débordent cadres funéraires

1 novembre 2024
Dans son ouvrage récent titré "La Voix des fantômes. Quand débordent les morts" (Seuil, 2024), l'anthropologue Grégory Delaplace s'interroge sur la nature des entités que deviennent les défunts dans l'interaction…
example 42
Actualité

Présidentielle 2024 : sondages et questions

1 novembre 2024
"Le Monde offre une couverture en direct de la compétition présidentielle américaine, où les sondages indiquent une lutte acharnée entre Donald Trump et Kamala Harris. - L'actualité la plus récente.…
example 39
Actualité

COP16 biodiversité : fin prometteuse

1 novembre 2024
Contradictant les prévisions sur une extension des pourparlers à Cali, en Colombie, samedi, Susana Muhamad, présidente de la 16e conférence de la Convention des Nations unies sur la diversité biologique…
example 38
Actualité

Œuf mimosa et blettes lacto

1 novembre 2024
Utilisez cette liste d'ingrédients pour préparer un repas pour quatre personnes. Pour préparer les côtes de blette, vous aurez besoin de : 1,2 kg de blettes, 200 g de carottes,…