Est-ce qu’une polémique concernant notre système de santé est en vue ? Dans sa chasse pour réduire le déficit budgétaire, le gouvernement se penche désormais sur la gestion des maladies de longue durée (MLD), souvent considérées comme « dégagées », dans le but de limiter les coûts y afférents. Cela pourrait entraîner le transfert direct ou indirect des dépenses aux assurances complémentaires et aux ménages. L’exécutif, oscillant entre des positions audacieuses et prudentes, sait qu’il avance sur un terrain glissant.
Une quête d’économies est en cours. Pour combler le budget 2025, dont le prix est de 30 milliards d’euros [10 milliards en 2024 et 20 milliards en 2025], une grande partie devra être prise en charge par la Sécurité Sociale, dont les comptes suscitent de plus en plus de critiques et d’inquiétudes. Le gouvernement concentre ses efforts sur la gestion des MLD, qui représentent 66 % des dépenses de l’Assurance Maladie, afin d’atteindre ses objectifs. Il s’agit d’une dépense importante et croissante, au demeurant, qui ne concerne que 18 % de la population couverte, dont une grande partie sont des retraités.
Quant aux mesures envisagées par le gouvernement pour réduire l’engagement de l’Assurance Maladie dans les MLD, elles semblent limitées et impopulaires. Une possibilité serait de diminuer le nombre de maladies admises sous le régime des MLD, comme ce fut le cas en 2011 lors de l’exclusion de l’hypertension artérielle.
Dans une perspective plus large, on pourrait envisager une gestion plus austère des affections de longue durée (ALD), comme par exemple le renforcement des conditions d’admissibilité et de conservation des droits. En dernier recours, et cela pourrait provoquer une grande indignation, les autorités pourraient envisager de réduire le soutien de l’Assurance-maladie et d’introduire un ticket modérateur sur tout ou partie des services.
Les familles seront fortement impactées
Une chose est claire : peu importe la méthode choisie, l’impact sur les familles sera considérable. Par conséquent, il est politiquement impensable de les laisser assumer directement et ouvertement ce désengagement, au risque de voir leurs frais personnels exploser. Le gouvernement chercherait donc plutôt à transférer la charge aux organismes complémentaires d’assurance-maladie (OCAM).
Cependant, leur demander de prendre en charge cette responsabilité, alors que leur bilan technique est pratiquement nul en matière de santé ces dernières années, serait incohérent. Les complémentaires pourraient voir leurs dépenses augmenter de 20% à 40% et seraient alors contraintes de répercuter cette augmentation sur les cotisations des assurés. Une démarche mal acceptée, mais qui pourrait malheureusement être adoptée par un gouvernement obligé de redresser le budget pour 2025.
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