Tandis que le projet de loi sur la fin de vie est étudié à l’Assemblée nationale, le président Emmanuel Macron prendra la parole ce vendredi 26 avril à 18h devant la convention citoyenne réunie une dernière fois au Conseil économique, social et environnemental (CESE). Plus d’un an après que les travaux des citoyens membres de la convention ont été remis, le président Macron se réengage à « expliciter le processus qui a abouti à la création d’un « modèle français de la fin de vie ». C’est l’occasion pour lui d’interagir avec les participants et surtout de leur préciser ce que le gouvernement a décidé de retenir – ou non – des propositions. Suite à l’échec de la Convention citoyenne pour le climat il y a quatre ans, Emmanuel Macron cherche à prouver que cette « innovation démocratique », initiée suite à la crise des « gilets jaunes » en 2019, peut aider à résoudre certains problèmes sociétaux. Le président du CESE depuis 2021, Thierry Beaudet, explique comment cette seconde convention citoyenne, qu’il considère comme une réussite, a initié le débat parlementaire. Quel fut le rôle de la convention citoyenne dans l’élaboration du « modèle français de la fin de vie », comme l’a indiqué Emmanuel Macron ? En demandant au CESE de mettre en place une convention citoyenne, Emmanuel Macron avait déclaré: « La convention citoyenne sera en quelque sorte l’élément clé du débat national sur la fin de vie. » Je pense qu’elle a parfaitement rempli ce rôle d’élément clé du débat national sur la fin de vie. Elle a définitivement fixé le cap. Elle a démontré que l’on peut discuter sereinement de sujets controversés. Les citoyens ont prouvé que la démocratie n’est pas seulement un combat, et qu’il est possible de trouver des compromis même dans les situations conflictuelles.
La majorité de la convention citoyenne a pris une position nette. Cependant, il n’y avait pas une vue absolument homogène. Une variété de points de vue a été exprimée, et les opinions minoritaires n’ont pas été ignorées. Prenons le cas de l’aide active à la mort, par exemple, où 76 % des délégués étaient favorables à une modification de la loi, ce qui indique que 24 % étaient contre. Malgré ces différences, 92% ont approuvé officiellement le rapport. Je trouve ça fascinant.
Néanmoins, certains considèrent cette convention comme un blanc-seing démocratique pour un engagement de campagne contesté. Quelle est votre réaction à cela?
Je ne crois pas que ce soit la situation. La convention citoyenne catalyse le débat parlementaire, vu qu’il y a eu une évolution du point de vue des citoyens, ce qui suggère également une évolution dans la société. Au commencement, certains participants n’avaient pas réfléchi préalablement au sujet, et ont donc formé une opinion. D’autres avaient déjà une position préétablie, et cela a été confirmé. Il y avait aussi ceux qui ont commencé en étant favorables à la modification légale et qui ne l’étaient plus à la fin, et vice versa. Les discussions ont démontré que les opinions peuvent changer. Le processus de délibération de la convention a également démontré que nous pouvons apaiser les passions enflammées.
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