Une femme de 25 ans originaire des Comores a été admise dans un hôpital de Mayotte le lundi 22 avril pour des vomissements et des diarrhées sévères. On lui interdit l’entrée dans sa chambre et il faut prendre des mesures strictes de protection, comme porter des gants et utiliser des solutions hydroalcooliques, car elle est suspectée d’avoir le choléra. Les tests initiaux indiquent la présence de la bactérie du choléra, qui est ensuite confirmée par deux analyses biologiques.
Dans la chambre à côté, une maman avec un châle sur la tête veille sur son fils de 5 ans couché avec une couche, endormi sur son lit. Le jeune Madi Mohamed a dû être hospitalisé le jour suivant à cause de symptômes similaires. La mère pense que son fils n’a pas voyagé récemment, mais a consommé des « bananes d’Afrique de l’Est ». Le Dr Alimata Gravaillac, qui est à la tête du service des urgences, examine le garçon et informe la mère que le test de dépistage du choléra est négatif. En attendant les résultats des tests supplémentaires, elle a instauré un protocole de traitement standard pour le choléra, composé d’une solution de réhydratation et d’antibiotiques.
Depuis le premier cas de choléra signalé à Mayotte le 18 mars, treize personnes ont été identifiées comme porteuses de la bactérie et ont été traitées dans le département français de l’océan Indien. Le 26 avril, l’agence régionale de santé (ARS) de Mayotte a signalé les trois premiers cas autochtones. Ces trois cas distincts ont été identifiés dans la commune de Koungou, dans le nord de l’île. Selon Olivier Brahic, directeur de l’ARS, ils ont probablement été infectés par une personne présentant des symptômes qui n’a pas contacté le SAMU.
Avant l’apparition des trois premiers cas autochtones, l’attention des autorités se portait principalement sur la diffusion de la bactérie sur l’île, stimulée par l’arrivée presque quotidienne de kwassa-kwassa. Ces navires légers transportent des migrants de l’île comorienne voisine d’Anjouan, distante de 70 kilomètres, où l’épidémie s’intensifie.
Selon les chiffres du ministère de la santé de l’Union des Comores, il y a en moyenne 70 à 90 nouvelles infections chaque jour. À Anjouan, l’île la plus affectée des trois de l’archipel, 42 décès ont été enregistrés le 25 avril, avec 1 906 cas sur un total de 2 674.
L’épidémie a été introduite aux Comores au début de février par un voyageur en provenance de Tanzanie. Actuellement, le choléra fait rage dans douze pays d’Afrique de l’Est, de l’Éthiopie au Mozambique, et jusqu’à la République démocratique du Congo. Depuis le début de 2023, plus de 240 000 cas ont été déclarés et au moins 4 000 décès ont été signalés par l’Organisation mondiale de la santé.
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