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« Impliquer patients dans recherche dépression: atout scientifique »

Le sentiment de tristesse quasi-constant, la perte d’intérêt ou de plaisir dans les activités quotidiennes, la fatigue, l’anxiété, voire des pensées suicidaires… La dépression, un trouble psychiatrique très courant, affecte une personne sur cinq durant son existence. En France, le taux de dépression a connu une hausse depuis 2010, avec une augmentation sans précédent entre 2017 et 2021, spécialement chez les jeunes adultes, selon le baromètre de la santé 2021, publié en 2023.

Pour obtenir une meilleure compréhension de la vie quotidienne de ceux vivant avec cette maladie, une cohorte en ligne de patients dépressifs – ou atteints de trouble bipolaire – a été mise en place en novembre 2023. Elle fait partie de la communauté de recherche participative ComPaRe, qui compte 50 000 volontaires souffrant de différentes maladies chroniques.

Astrid Chevance, psychiatre et chercheuse, responsable scientifique de ComPaRe Dépression, ainsi que cheffe de clinique au centre de recherche en épidémiologie et statistiques (Inserm UMR1153, université Paris Cité, AP-HP), a été interrogée à ce sujet.

Que peut-on espérer de cette étude sur la dépression ?

Elle a pour but de favoriser l’élaboration de nouveaux outils cliniques pour le diagnostic, le pronostic et les traitements de la dépression et du trouble bipolaire, basée sur les besoins et les expériences des patients. Pour ce faire, nous collectons non seulement les données cliniques et sociodémographiques, mais aussi les récits personnels des patients. Bien que cela puisse sembler surprenant pour une maladie aussi fréquente, nous manquons réellement de données longitudinales. Par exemple, nous n’avons pas une bonne connaissance du profil de ceux qui rechutent.

Notre cohorte numérique caractéristique s’adresse à tous ceux qui ressentent qu’ils pourraient être affectés par cette maladie, même en l’absence d’un diagnostic officiel d’un médecin. Cela signifie que l’auto-évaluation attire également notre attention : nous analysons les caractéristiques des individus qui croient être déprimés sans demander d’aide médicale et comment cela progresse avec le temps, et plus encore.
Notre communauté travaillera en complément des autres cohortes existantes en France et à travers le monde, y compris ceux qui reçoivent un traitement dans des hôpitaux spécialisés. Au fil du temps, nous prévoyons d’utiliser ComPaRe Dépression comme base pour mener des recherches sur des sujets spécifiques. Les deux premières études, qui viennent de débuter, se concentrent sur l’annonce du diagnostic et les incapacités causées par la dépression. Il reste encore 74,81% de l’article à lire. La suite est pour les abonnés.

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