En 2024, le peuple français doit faire face aux retombées de la transformation digitale qui a radicalement changé leur façon d’accéder à l’information. Ces changements ont menacé le mode de fonctionnement et même l’existence des médias conventionnels, causant un flot incessant de nouvelles provenant d’un nombre illimité de sources avec une fiabilité très diverse.
Comment les citoyens se prémunissent-ils face à cette nouvelle réalité ? Est-ce que leur attitude donne à espérer une renaissance positive de l’information responsable ou risque-t-elle au contraire de favoriser de nombreux acteurs français ou étrangers engagés dans des manœuvres de manipulation alimentées par des mensonges et une propagande néfaste ?
Pour obtenir une meilleure compréhension, l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) a mené une grande enquête d’opinion sur un panel de 3 356 individus. À première vue, les réponses des participants sont positives. 94 % d’entre eux affirment s’intéresser à l’information. Ils se concentrent principalement sur les sujets de santé et environnement, beaucoup plus que la politique. 44 % se documentent pour comprendre le monde dans lequel ils vivent, et 38 % pour forger leur propre avis.
Les utilisateurs expriment également leur désir de recevoir une information de qualité, capable de repousser les menaces pesant sur son indépendance. Selon eux, ces menaces viennent de deux types. D’une part, les différents pouvoirs politiques, économiques et financiers ; d’autre part, les excès de la technologie, dont ils sont très au courant, l’intrusion des réseaux sociaux par les disséminateurs de fausses nouvelles et le rôle accru de l’intelligence artificielle qui facilite grandement la contrefaçon du son et de l’image.
Formats non standardisés.
Il est surprenant de constater que malgré une certaine conscience de la dynamique trompeuse des réseaux sociaux, les utilisateurs coexistent avec des attitudes ambiguës envers une sélection aussi large qu’indomptée. Un total de 92% des utilisateurs admettent que ces plateformes délivrent à la fois des informations factuelles et fictives. Environ 55% notent que les réseaux sociaux diffusent une multitude d’informations erronées, tandis que 50% estiment que leur vie privée est compromise par ces plateformes. Il y a une évolution constante de l’ennui chez environ 60% des utilisateurs face à des nouvelles redondantes ou alarmantes, une tendance qui est généralement observée à travers différents pays européens.
Cependant, cela n’entrave pas leur désir de se tenir informés par le biais du web en utilisant principalement des moteurs de recherche comme Google ou des plateformes de partage de vidéos telles que YouTube ou TikTok, qui sont plus populaires que les sites officiels des médias. Environ 53% des utilisateurs, en particulier les individus de moins de 35 ans, se tournent vers Internet pour obtenir des informations, tandis que seulement 34% des personnes interrogées consultent un journal ou un magazine. On note aussi qu’un nombre significant, soit 42%, croit qu’il est possible de s’attacher à une information sans pour autant certifier qu’elle est vraie ou fausse. Dans l’ensemble, ils estiment que les services proposés en ligne fournissent des informations uniques et offrent des formats mieux adaptés à leurs besoins que les médias traditionnels.
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