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« Direct: Point Sur Guerre Ukraine »

Consultez tous nos articles, nos évaluations et nos comptes rendus concernant la guerre en Ukraine. Voici quelques points essentiels : les États-Unis ont inclus des missiles ATACMS de longue portée dans leurs envois d’armes à l’Ukraine ; les Ukrainiennes qui ont été victimes d’agressions sexuelles luttent dans un pays où le viol est un sujet tabou ; la désinformation sur internet inquiète les autorités ukrainiennes.

D’autres sujets incluent : l’idée que la saisie des actifs publics russes pourrait constituer une avance sur les dédommagements ; le sentiment en Ukraine d’être considérée de moindre importance et moins soutenue qu’Israël ; la suggestion que la France pourrait aider le secteur énergétique en Ukraine ; la vie inhabituelle de Stanislav Skrinnik, qui travaille comme danseur de ballet pendant la nuit et fabrique de l’équipement pour l’armée ukrainienne pendant la journée.

De plus, il y a des débats en Russie sur leur participation aux Jeux Olympiques de Paris 2024. Le coût environnemental des guerres est également discuté.

En outre, une question fréquemment posée est comment Moscou et Kiev utilisent-ils des drones? Selon un rapport publié par un think tank britannique spécialisé en défense, la guerre des drones entre l’Ukraine et la Russie a atteint un niveau record ces derniers mois. Les Ukrainiens perdent environ 10 000 drones chaque mois sur le champ de bataille, ce qui représente plus de 300 par jour. Pour mettre cela en perspective, l’armée française compte un peu plus de 3 000 drones.

Russes et Ukrainiens s’appliquent principalement à l’utilisation de petits UAV (véhicules aériens sans pilote, en anglais) provenant du secteur civil. Ceux-ci sont non seulement abordables, mais aussi largement disponibles. Leur objectif principal est l’observation du terrain de combat pour guider les troupes ou le tir d’artillerie. De plus, ils sont souvent modifiés pour emporter des charges explosives minimes, qui sont par la suite larguées sur des tranchées ou des véhicules blindés.

Bien que moins répandus, les drones kamikazes ont également un rôle crucial. Avec leur charge explosive intégrée, ces UAV sont envoyés sur la ligne de front sans mission prédéfinie. Moscou opte pour les drones russes Lancet-3, mais aussi pour les Shahed-136 produits en Iran. Sans une force navale appropriée, l’Ukraine contre-attaque en déployant des véhicules maritimes non pilotés, à savoir de petits kayaks télécommandés et dotés de charges explosives (450 kg de TNT).

L’accent mis par les Russes et les Ukrainiens sur l’utilisation de drones pour leurs opérations est tel qu’ils ont mis en place des plans pour soutenir leurs troupes à long terme. Cela comprend non seulement l’achat massif de drones civils sur le marché, mais également le développement de capacités de production internes. Bien que l’industrie ukrainienne nationale ait été balbutiante au début de la guerre du Donbass, qui a débuté il y a dix ans, elle a depuis lors gagné en force. Fin août, le ministre de la transformation numérique ukrainien a révélé qu’une réplique du drone russe Lancet avait été conçue, et qu’elle serait bientôt déployée sous le nom de Peroun, le dieu slave de la foudre et du tonnerre.

En raison des sanctions imposées par l’Occident, qui limitent considérablement son accès aux composants électroniques, la Russie éprouve des difficultés. Cependant, les services de renseignement américains rapportent que la Russie aurait entamé la construction d’une usine dans la zone économique spéciale d’Alabouga, avec pour objectif de produire des drones-kamikazes d’origine iranienne, tels que les Shahed-136.

Qu’en est-il des stocks de missiles russes?

La connaissance précise des stocks de missiles de l’armée russe est un défi de taille, si ce n’est impossible. Les services de renseignement ukrainiens fournissent fréquemment des informations à ce sujet, mais leur fiabilité est mise en doute.

Selon ce que déclare Andri Ioussov, porte-parole du renseignement du ministère de la défense (GUR) à Liga.net, l’armée russe possédait 2300 missiles balistiques ou de croisière avant la guerre et avait encore plus de 900 de ces missiles au commencement de l’année. Au nombre total de ces missiles, s’ajouteraient dizaines de milliers de missiles S-300 antiaériens, capable d’une portée d’environ 120 kilomètres, et un important stock de S-400, une version plus moderne avec une portée triplée. En août, Vadym Skibitsky, adjoint au GUR, annonçait un nombre de 585 missiles capables de couvrir plus de 500 kilomètres.

En ce qui a trait à la capacité de production, plusieurs experts estiment qu’elle aurait augmenté pour atteindre environ une centaine de missiles balistiques ou de croisière par mois. En octobre, le GUR évaluait cette production à 115 unités.

Selon les informations provenant de plusieurs sources iraniennes citées par Reuters, la Russie aurait acquis des missiles à courte portée en Iran et en Corée du Nord, et continuerait d’importer de ces armes. Depuis janvier, 400 missiles iraniens de type « Fateh-110 », ayant une portée de 300 à 700 km, ont été livrés à la Russie suite à un accord. Bien que le nombre de missiles provenant de la Corée du Nord reste inconnu, 24 d’entre eux ont été lancés en Ukraine entre le 30 décembre 2023 et le 7 février 2024, d’après les données du procureur général Andriy Kostin. Les experts suspects ces missiles d’être des KN-23 et KN-24, dotés d’une portée de 400 km.

Pendant ce temps, suite à une requête à long terme du président ukrainien, les États-Unis ont consenti, en août 2023, à transmettre des avions de combat F-16 à l’Ukraine. Éparpillé sur neuf pays européens (Belgique, Danemark, Grèce, Pays-Bas, Portugal), un potentiel de plus de 300 F-16 existe, mais leur déploiement de façon immédiate par tous les pays qui en possèdent n’est pas garantie.

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a évoqué un chiffre de 42 F-16 promis par les pays occidentaux à Kiev, une confirmation de ce nombre n’a toutefois pas été faite. Le Danemark a promis d’en offrir 19. La première tranche de 6 ne sera pas livrée avant la fin de 2023, suivie de 8 autres en 2024, et finalement 5 en 2025, d’après la première ministre danoise, Mette Frederiksen. De leur côté, les Pays-Bas ont également promis des F-16 (ils en ont 42), mais n’ont pas dévoilé combien ils prévoyaient en transférer.

En ce qui concerne la formation des pilotes ukrainiens sur les avions de combat américains, onze pays alliés de Kiev sont prêts à assumer la responsabilité. Cependant, l’OTAN prévoit qu’ils ne seront aptes à utiliser ces avions en combat avant début 2024, tandis que certains experts tablent sur l’été de la même année.

Concernant l’aide militaire à Kiev, la vitesse de soutien de l’Occident connaît un ralentissement significatif depuis le début du conflit à grande échelle. Les aides nouvellement déclenchées ont diminué entre août 2023 et janvier 2024 par rapport à la même période de l’année précédente, comme le signale le dernier rapport de l’Institut Kiel publié en février 2024. Il faut noter que les paquets d’aide du Sénat américain et de l’Union européenne (UE), qui ont eu du mal à obtenir l’approbation et ont finalement accordé une aide de 50 milliards le 1er février 2024 en raison d’un blocage hongrois, ne sont pas encore considérés dans ce bilan.

Le rapport de l’institut allemand met en évidence une diminution du nombre de donateurs, qui se regroupent principalement autour de quatre zones : les États-Unis, l’Allemagne, les pays du nord et de l’est de l’Europe, qui promettent conjointement une aide financière substantielle et des armements de pointe. En somme, depuis février 2022, les pays soutenant Kiev se sont engagés à fournir au moins 276 milliards d’euros en aide militaire, financière et humanitaire.

Dans l’absolue, les nations les plus prospères ont démontré une grande générosité. Les États-Unis dominent en étant les principaux contributeurs, ayant annoncé une aide de plus de 75 milliards d’euros, dont 46,3 milliards sont consacrés à l’assistance militaire. Les pays membres de l’Union européenne ont révélé des aides bilatérales (64,86 milliards d’euros) et une aide collective provenant des fonds de l’Union européenne (93,25 milliards d’euros), atteignant un total de 158,1 milliards d’euros.

Cependant, si l’on compare ces donations au produit intérieur brut (PIB) de chaque pays donateur, le classement est modifié. Les États-Unis descendent alors au vingtième rang (0,32 % de leur PIB), derrière d’autres pays voisins de l’Ukraine ou d’anciennes républiques soviétiques alliées. L’Estonie arrive en tête en termes d’aide en proportion de son PIB avec 3,55 %, suivie du Danemark (2,41 %) et de la Norvège (1,72 %). La Lituanie (1,54 %) et la Lettonie (1,15 %) complètent le top 5. Les trois États baltes, tous limitrophes de la Russie ou de la Biélorussie, sont parmi les plus généreux donateurs depuis le début du conflit.

Dans le classement en pourcentage du PIB, la France se retrouve au vingt-septième rang, ayant engagé 0,07 % de son PIB, légèrement derrière la Grèce (0,09 %). L’aide française est en déclin constant depuis le début de l’occupation de l’Ukraine par la Russie. La France était classée vingt-quatrième en avril 2023, et treizième à l’été 2022.

Que savons-nous des tensions à la frontière entre l’Ukraine et la Pologne ?

Les tensions entre l’Ukraine et la Pologne ont persisté depuis plusieurs mois, principalement en raison du transit des céréales ukrainiennes. Au printemps 2022, l’Union européenne avait mis en place des « voies de solidarité » pour soutenir la vente et l’évacuation de produits agricoles ukrainiens sans droits de douane vers l’Afrique et le Moyen-Orient. Toutefois, près de la moitié des céréales ukrainiennes terminent leur voyage ou transitent par l’UE, d’après la Fondation Farm, qui examine les problèmes agricoles mondiaux. Ces céréales sont souvent moins chères que le blé produit au sein de l’UE, en particulier dans les pays d’Europe centrale.

Selon la Pologne, la Bulgarie, la Hongrie, la Roumanie et la Slovaquie, l’importation de ces céréales menace leur marché local et les revenus de leurs agriculteurs. En conséquence, en avril 2023, ils ont tous décidé de bloquer unilatéralement leurs importations, une mesure que Bruxelles a soutenue sous réserve que le transit vers d’autres pays ne soit pas interrompu et qu’il ne se prolonge que pendant quatre mois. Cependant, Varsovie a choisi de maintenir fermée sa frontière aux céréales ukrainiennes à la fin de l’été, malgré l’avis de Bruxelles que l’embargo n’avait plus lieu d’être étant donné que leurs analyses démontraient que « il n’y avait plus de distorsion des marchés nationaux pour les céréales ».

Depuis une période, les exploitants agricoles polonais ont instauré un barrage à la frontière polono-ukrainienne afin de bloquer le passage des camions ukrainiens. Ces manifestants réclament une interdiction totale sur les marchandises agricoles et alimentaires venant de l’Ukraine. Les protestataires sont mécontents de l’augmentation de leurs dépenses de production pendant que leurs silos et entrepôts sont surchargés et que les valeurs des produits sont très basses. Le dirigeant ukrainien, quant à lui, a exprimé début 2024 que cette restriction à la frontière polonaise marque « la détérioration de la solidarité » envers l’Ukraine et a demandé à engager des discussions avec la Pologne. « Seule la Russie tire profit de ces conflits», a-t-il également déclaré, en signalant « l’émergence de slogans pro-Poutine ».

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