L’autorité sanitaire a confirmé un élargissement de la vaccination obligatoire contre la méningite pour les nourrissons. Actuellement, seule la souche de méningocoque C est ciblée, mais à partir de 2025, cette obligation sera étendue en réponse à une recrudescence des infections graves. Le calendrier vaccinal révisé a été rendu public le 26 avril dernier.
Dès l’année suivante, l’inoculation des nourrissons de moins d’un an contre les méningocoques des groupes A, B, W et Y deviendra nécessaire et sera couverte en grande partie par l’assurance maladie. Cette décision est en accord avec les recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS).
Contrairement à maintenant, où seule la souche C est obligatoire pour les nourrissons de moins d’un an et où la B est seulement suggérée, une seule vaccination désignée comme tétravalente visera dorénavant les souches A, C, W et Y. En trois doses séparées, une autre continuera de cibler la souche B.
La décennie passée n’a pas connu un nombre de cas aussi élevé. En effet, en 2023, Santé publique France a signalé 560 cas d’infections invasives à méningocoque, une hausse impressionnante de 72 % par rapport à l’année précédente. Ces chiffres effrayants, révélés le 9 avril, peuvent être dus à une diminution de l’immunité dans la population à cause d’une moindre exposition aux méningocoques durant la pandémie, mais aussi au retour des virus respiratoires comme la grippe qui facilitent les infections invasives bactériennes. Les moins d’un an (56 cas, soit 8,2 cas pour 100 000 habitants) et les jeunes adultes de 15 à 24 ans (101 cas, soit 1,2 cas pour 100 000 habitants) étaient les groupes d’âge les plus touchés.
Sur une longue période, les méningocoques B et C ont dominé. B est toujours prédominant. Par contre, le groupe C a décliné, se retrouvant à la traine derrière Y et W, ce dernier étant particulièrement fatal. Dans les 560 cas signalés en 2023, le sous-groupe a été identifié pour 535 cas : 240 cas de sous-groupe B (44 %), 160 cas de sous-groupe W (29,4 %), 130 cas de sous-groupe Y (23,9 %), 5 cas de sous-groupe C (0,9 %).