En avril dernier, l’administration judiciaire parisienne a fait invalider deux pénalités ordonnées par la Préfecture de police à l’encontre d’un officier de police qui avait fait état de sévices et de commentaires xénophobes dans l’enceinte du tribunal judiciaire de la ville, comme l’indique un verdict examiné le 26 avril par l’Agence France-Presse (AFP).
Selon une révélation de Streetpress en juillet 2020, les dires du brigadier-chef Amar Benmohamed suggéraient que « plus de 1 000 accusés » avaient été « violentés » entre mars 2017 et la mi-2019 au sein de l’établissement où il travaillait, lieu de détention provisoire avant la comparution. Il avait fustigé les abus, les remarques racistes et les mauvais traitements de la part de quelques-uns de ses confrères policiers envers les détenus.
M. Benmohamed, qui avait dénoncé ces pratiques en interne, avait reçu en 2021 une admonestation administrative, l’accusant d’avoir déclaré tardivement et d’avoir omis le nom de certains collègues lui ayant signalé les incidents. Le 30 mai 2023, la préfecture de police lui avait donné un blâme pour « avoir porté atteinte à l’image et à la réputation de la police nationale, manquement aux devoirs d’obéissance et de discrétion, manquement au devoir de loyauté et manquement au devoir de rendre compte ».
D’après la décision du 12 avril du tribunal administratif, le préfet de police n’a pas su justifier que cette sanction était basée sur des « éléments factuels » ne relevant pas de la déclaration d’Amar Benmohamed, qui était considérée comme une « alerte ». « M. Benmohamed a le plein droit de demander l’invalidation » des sanctions imposées par le préfet de police, est-il conclu dans le texte.
« Une réprimande sévère a été infligée par les juridictions administratives concernant le harcèlement administratif et judiciaire d’un dénonciateur des racismes et violences perpétrés au dépôt du palais de justice de Paris, orchestré par le ministre de l’intérieur et le préfet de police de Paris », déclare Me Arié Alimi, l’avocat du policier, à l’AFP. « Une enquête pour harcèlement est actuellement en cours », a-t-il poursuivi.
L’investigation sur les allégations de mauvais traitements et de propos racistes au dépôt avait été abandonnée en janvier 2022. Fin de la contribution.
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