Une semaine après la confirmation de la sortie de leurs troupes du Niger, les États-Unis indiquent maintenant un retrait « provisoire » de leurs forces basées au Tchad voisin. « L’actuelle réorganisation d’une portion des troupes américaines au Tchad est en cours par le commandement américain pour l’Afrique, certaines d’entre elles étant déjà en phase de départ » a annoncé le Major Pete Nguyen, représentant du Pentagone, lors d’un point presse le jeudi 25 avril. Washington rajoute que cette mesure « provisoire est une partie de l’évaluation continue de notre partenariat de sécurité qui se poursuivra suite aux élections présidentielles du 6 mai ».
À la différence du Niger, où les autorités de transition militaire ont formellement requis le départ des troupes américaines, l’alliance pourrait continuer à condition qu’un accord mutuel soit trouvé, menant à un nouvel arrangement relatif au statut des forces, qui contrôle la présence des troupes américaines sur les terres tchadiennes, selon des journaux des États-Unis.
D’après le New York Times, qui s’appuie sur de nombreuses sources officielles américaines, les premiers retraits vers l’Allemagne (siège du commandement de l’Africom) commenceront dès le samedi 27 avril et se termineront le mercredi 1er mai. Le quotidien mentionne aussi qu’environ 75 membres des forces spéciales américaines sont concernés par ce retrait.
« Ils supportaient les opérations contre-terroristes au Sahel et dans la région du lac Tchad » où divers groupes dérivés de Boko Haram sont toujours actifs, précise une source du département d’Etat. Un observateur informé affirme que les Américains fournissent en particulier des renseignements de surveillance très utiles et déploient des drones dans la région. « Des éclaircissements ».
Cependant, à N’Djamena, les deux camps s’efforcent de réduire l’étendue du conflit. Le coté tchadien exprime une confusion certaine, comme l’explique le ministre de la défense, Yacouba Dago, lors d’une conversation téléphonique : « Nous n’avons jamais demandé aux Américains de partir! ». Il continue, « Notre force aérienne a simplement souhaité des éclaircissements suite à l’absence de papiers justifiant la présence américaine sur la base de Koseï. »
L’incident a été révélé au public le 19 avril à travers un courrier divulgué sur les réseaux sociaux. Cette lettre, venant du chef d’état-major de l’armée de l’air et adressée au ministre de la défense tchadien, date du 4 avril. Dans cette correspondance, le général Idriss Amine Ahmed relève que la force aérienne a demandé à l’attaché de défense américain « d’arrêter immédiatement les activités américaines » sur la base aérienne de Koseï (sud-ouest), où se trouvent aussi des centaines de soldats français des forces françaises au Sahel.
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