L’organisé Alexandre Sauderais a tenu un registre détaillé de chaque dépense dans un tableau informatique, aboutissant à une conclusion : son handicap lui a couté environ 56 000 euros en équipement depuis un an et demi. Cet homme de 35 ans, graphiste de profession, nous reçoit chez lui en compagnie de sa partenaire, Marine Labrune, ainsi que Gladys Mignet, une ergothérapeute. Nous avons rencontré ce trio fin mars, dans les environs d’Angoulême (Charente). À la suite d’un incident de vélo en août 2022, Alexandre est devenu paraplégique, perdant l’utilisation de ses jambes. Pour obtenir un fauteuil roulant adapté à ses besoins et adapter son domicile, le quadragénaire a dû naviguer à travers des obstacles administratifs et financiers, après avoir quitté le centre de rééducation trois mois plus tard. « Au début, je n’ai tout simplement pas compris ce que je devais faire », raconte-t-il.
Heureusement, Mme Mignet, coordonnatrice de l’équipe mobile de réadaptation de Charente et de l’association Ardevie, financée par l’Agence régionale de santé, a été là pour l’aider dans ses décisions et formalités. Cette équipe, composée de deux autres ergothérapeutes, un médecin de rééducation physique et une secrétaire médicale, intervient à domicile dans tout le département. Ils assurent le soutien de personnes confrontées à un handicap et à une perte d’autonomie, en évaluant, finançant, installant et suivant les aides techniques pour aider ces individus à compenser les défis quotidiens qu’ils rencontrent.
Au début de l’année 2023, Gladys Mignet a été sollicitée pour examiner le cas de M. Sauderais. Elle a commencé par effectuer une visite à domicile afin d’analyser leur environnement, prendre note des demandes d’Alexandre et estimer ses besoins. Après avoir testé plusieurs fauteuils et pris une décision, ils ont commencé à chercher des financements. Ils ont reçu l’aide de Mélanie Fazilleau, ergothérapeute et assistante sociale de l’équipe. « J’ai opté pour un fauteuil manuel plus léger et plus maniable pour être le plus autonome possible dans mon travail à domicile et dans mes déplacements, décrit Alexandre. Ce fauteuil coûtait un peu plus de 4 230 euros avec les options personnalisées. Nous avons également ajouté un coussin et un siège modulaires, qui coûtaient plus de mille euros ».
« Il restait encore à payer des milliers d’euros »
Pour ce fauteuil, la Sécurité sociale n’a remboursé que 558 euros, le montant maximal pour un fauteuil manuel. Le couple et l’ergothérapeute ont donc déposé une demande pour que M. Sauderais puisse bénéficier de la Prestation de Compensation du Handicap (PCH), une aide départementale pour les personnes handicapées de moins de 60 ans. Après avoir étudié son dossier, la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) de Charente lui a accordé une aide de près de 1 500 euros.
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