Edmundo Gonzalez Urrutia, un septuagénaire vénézuélien, était jusqu’à il y a un mois une figure inconnue. Ce diplomate à la retraite se mesurera aux urnes le 28 juillet avec le président actuel, Nicolas Maduro, qui est au pouvoir depuis 2013 et qui recherche un autre mandat de six ans. Le 21 avril, tous les partis de la Plate-forme unitaire démocratique (PUD), la principale coalition d’opposition, ont confirmé à l’unanimité sa candidature.
Maria Corina Machado, qui a été très impliquée sur le terrain pour plusieurs mois, a remporté les primaires de la PUD. Cependant, elle a été condamnée à une inéligibilité et a donc relancé sa campagne jeudi. Sur une photo récente, on la voit entourée d’un petit groupe de partisans dans le village de Chabasquen, à l’ouest du pays, brandissant un portrait d’Edmundo Gonzalez. Les enceintes autour d’elle diffusent le jingle de la campagne: « Todo el mundo con Edmundo » (tout le monde avec Edmundo), accompagné de notes de salsa. « Nous sommes unis et forts », insiste Machado.
Quant à Edmundo Gonzalez, il n’a pas prévu de parcourir le pays pour la campagne. « Maria Corina fait très bien cela », a-t-il noté jeudi dans une interview avec le journaliste Isnardo Bravo. Le candidat de l’unité rappelle constamment qu’elle est « le leader légitime de l’opposition ». Toutefois, il précise : « Je ne suis pas le candidat de Maria Corina, mais le candidat de l’unité ». Depuis trois jours, le candidat improvisé multiplie les entrevues et les vidéos sur les médias sociaux.
Il tient un discours apaisant.
M. Gonzalez Urrutia, un diplomate expérimenté, a occupé le poste d’ambassadeur en Algérie au début des années 90. Par la suite, il a également servi en Argentine de 1998 à 2002 durant l’arrivée au pouvoir d’Hugo Chavez, le leader de la révolution bolivarienne. Malgré une carrière active, il est resté relativement en retrait dans le milieu de la politique, choisissant de ne jamais postuler pour un poste.
Le 25 mars, date de clôture des inscriptions pour la course présidentielle, le parti PUD a inscrit Edmundo Gonzalez Urrutia comme son candidat « temporaire ». Cette manoeuvre était une tentative de contrer le gouvernement chaviste qui avait invalidé la candidature de Mme Machado et bloqué celle de sa remplaçante, Corina Yoris. Sous la loi vénézuélienne, les partis politiques peuvent changer de candidat jusqu’à dix jours avant l’élection.
Après des négociations internes complexes, le PUD a déclaré que leur candidat temporaire était maintenant leur candidat officiel. Les supporters de l’opposition ont accueilli cette décision avec enthousiasme. L’économiste, José Toro Hardy, a écrit : « Les dirigeants ont mis de côté leurs ambitions personnelles pour le bien du pays, soutenant un candidat qui n’aspirait pas à l’être. Un vent de changement semble souffler sur le Venezuela. »
Le reste de cet article est réservé aux abonnés.
Laisser un commentaire