« Emmanuel Macron a réitéré son avertissement que l’Europe pourrait être sur le point de disparaître lors d’un discours en direct prononcé le jeudi 25 avril au grand amphithéâtre de la Sorbonne, returnant sept ans après y avoir fait son premier discours. Le président a décrit un continent sous assaut, avec sa stabilité menacée par des conflits tels que la guerre en Ukraine à ses frontières et l’escalade des tensions entre les Etats-Unis et la Chine. De plus, il a souligné l’utilisation croissante des transitions écologique et numérique comme armes dans les rivalités mondiales, ainsi que les attaques persistantes contre les démocraties libérales.
Pour empêcher l’Europe de s’évaporer, a précisé Emmanuel Macron, une réponse en puissance, prospérité et humanisme est nécessaire. Au cours de son discours de deux heures, il a formulé une série de propositions, bien qu’il reste à voir si elles seront un jour mises en œuvre. Cependant, malgré ces défis pressants, il a ignoré les implications électorales, même si les sondages pour les élections européennes du 9 juin sont inquiétants pour la majorité présidentielle. »
Le président a implicitement fait référence à l’extrême droite française, actuellement en tête dans les sondages, et qui représente une menace interne pour l’Europe. Il a souligné que depuis le Brexit, plus personne n’ose suggérer de quitter l’Europe ou l’euro. Le Rassemblement national (RN) et ses alliés nationalistes ont maintenant une nouvelle stratégie, résumée ainsi par Viktor Orban, le premier ministre hongrois : « Prendre le contrôle de Bruxelles » pour apporter « nous-mêmes le changement dans l’Union européenne ». Emmanuel Macron a averti que « l’Europe peut s’auto-détruire, par une ruse de l’histoire ».
Un « emprunt massif européen » pour l’armement
Emmanuel Macron, qui défendait l’« Europe souveraine » en 2017, plaide désormais ouvertement pour une « Europe forte ». Jusqu’ici considérée comme une idée très française parmi les 27 pays de l’Union. Il propose de créer une défense continentale efficace, basée à la fois sur « le pilier européen de l’OTAN en construction », mais également sur « un cadre de défense européen ». Pour réaliser cela, M. Macron suggère une « initiative de défense européenne » visant à élaborer dans les prochains mois une « stratégie commune » pour déterminer ensuite l’armement nécessaire pour l’Union.
Dans ses récentes déclarations, le chef de l’état insinue une nouvelle fois que la puissance nucléaire de la France, considérée comme un outil inévitable pour la défense de l’Europe, devrait être accessible aux autres 26 nations de l’Union Européenne. Cependant, il ne suggère pas l’idée de donner à ces pays le droit d’initier une attaque nucléaire. De plus, il ouvre subtilement la discussion sur la possibilité d’un système de défense antimissile à l’échelle continentale. Ce concept, initialement proposé par Berlin dans le contexte de l’OTAN au commencement de l’invasion ukrainienne par la Russie, avait été vigoureusement repoussé par Paris. La lecture complète de cet article est entièrement réservée aux abonnés et il vous reste encore 66.96% à découvrir.
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