Sur l’annonce faite à Varsovie le mardi 23 avril par le premier ministre britannique Rishi Sunak, en présence de Donald Tusk, le premier ministre polonais, et de Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’OTAN, le Royaume-Uni a décidé d’augmenter de manière significative son budget militaire. Le gouvernement a indiqué que les dépenses militaires atteindront désormais 2,5% du produit intérieur brut d’ici 2030, au lieu des 2,3% actuels. Cette hausse représentera un accroissement financier de 75 milliards de livres sterling (87 milliards d’euros) sur une période de six ans pour les forces armées nationales, selon Downing Street. Il s’agit de l’investissement le plus conséquent dans la défense nationale depuis l’apport financier additionnel de 16 milliards de livres sur quatre ans décidé par Boris Johnson en 2020.
Rishi Sunak a souligné, lors d’une conférence de presse qui a eu lieu à Berlin le mercredi 24 avril avec le chancelier allemand Olaf Scholz, que cette augmentation budgétaire considérable, la plus importante en une génération, marque un tournant. Le monde est devenu plus périlleux et le Royaume-Uni doit se préparer à être en état de guerre. Le premier ministre britannique a aussi annoncé une aide militaire supplémentaire de 500 millions de livres sterling pour l’Ukraine, incluant entre autres 400 véhicules et 1 600 missiles. Ce soutien accru portera l’aide britannique à l’Ukraine à 3 milliards de livres sterling pour l’année fiscale 2023-2024. M. Sunak a fièrement déclaré à Berlin que le Royaume-Uni et l’Allemagne sont les deux pays européens ayant le plus soutenu l’Ukraine.
La promesse d’augmenter le budget militaire à 2,5% du PIB britannique n’est pas nouvelle, car Boris Johnson l’avait déjà fait en 2022, avant son départ de Downing Street. Son successeur, Rishi Sunak, n’avait pas réitéré cette promesse lors de son arrivée au pouvoir à la fin de 2022, préférant d’abord stabiliser les finances publiques et rassurer les marchés financiers à la suite du discrédité mandat de Liz Truss. Toutefois, cette promesse d’augmentation du budget militaire est revenue récemment à l’agenda du Premier ministre.
Certains figures notables, comme Ben Wallace, ancien ministre de la défense de Johnson, James Heappey, ex-secrétaire d’État à l’armée de terre, et Mark François, un tory influent membre de la commission parlementaire à la défense, ont demandé davantage de ressources pour la Royal Navy, la Royal Air Force, et surtout la British Army, qui a été la plus touchée par les coupures budgétaires depuis le début des années 2000. Avec la mobilisation des forces armées en mer Rouge et à Chypre depuis le 7 octobre 2023, le gap entre les ambitions militaires du Royaume-Uni et les capacités réelles de sa défense est flagrant. Patrick Sanders, le chef d’état-major de l’armée de terre, a même laissé entendre au début de 2024 qu’il pourrait être nécessaire de réinstaurer la conscription, supprimée en 1960, pour compenser les difficultés de recrutement de l’armée de terre, qui pourrait tomber à moins de 70 000 soldats d’ici 2026.
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