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Potanine délocalise son groupe minier Chinois

Sanctionné durement, Vladimir Potanine, chef et co-propriétaire du mastodonte minier russe Norilsk Nickel ou Nornickel, envisage de transférer une portion de sa production vers la Chine, décision illustrative du pivot de la Russie en direction de son principal collaborateur commercial. Selon une déclaration de Potanine, un allié connu du Kremlin, citée par l’agence de presse russe Interfax, ce changement industriel est soutenu par des forces politiques influentes au plus haut échelon, une démarche sans précédent.
Il est prévu que Norilsk Nickel exporte du cuivre, du nickel, du cobalt et du lithium vers la Chine, une nation en tête du raffinage et du traitement de ces métaux cruciaux pour la transition énergétique. Dans le courant d’une première phase, la compagnie dirigera 2 millions de tonnes de concentré de cuivre annuellement vers les unités chinoises de traitement, via la voie nordique maritime, la route polaire promue par Vladimir Poutine, que l’oligarque s’engage à améliorer en termes de capacités logistiques.
La décision a été fortement influencée par les sanctions imposées à la Russie suite à son invasion de l’Ukraine le 24 février 2022. Restrictives sur le crédit et génératrices de coûts supplémentaires liés aux commissionnements, assurances, et intermédiaires, ces sanctions ont contribué à une perte de revenus pour Norilsk Nickel en 2023, équivalente à 20% de leurs gains de l’année précédente. De plus, la réalisation des transactions entre entreprises est devenue un véritable défi. « Même dans les juridictions amicales, cela constitue un goulet d’étranglement majeur, entravant les exportateurs et les importateurs dans l’exercice normal de leurs activités », regrette le chef d’entreprise.
« Une confession rare »

Vladimir Potanine a fait une rare concession sur l’effet dévastateur des sanctions sur l’industrie russe, comme le note Agathe Demarais, experte en géoéconomie au Conseil européen des relations internationales. Le 12 avril a marqué un tournant majeur lorsque les États-Unis et le Royaume-Uni ont mis un stop à l’importation de métaux non ferreux de Russie. Cela a rendu le passage vers l’Est inévitable. La Chine, consommant près de la moitié de la production mondiale de nickel et de cuivre, semble être la solution salvatrice pour le géant de l’exploitation minière, répondant à tous ses problèmes. « Nous transférerons nos défis environnementaux, financiers, d’accès au marché et d’adaptation de nos produits au marché où ils seront traités le plus efficacement, c’est-à-dire en Chine. »
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