La campagne contre le terrorisme a pris une nouvelle tournure avec Olivier Christen, l’ancien responsable du département des affaires criminelles et des amnisties (DACG). Il a pris ses fonctions au Parquet national antiterroriste (PNAT) le lundi 22 avril. Ce magistrat de haut rang possède une parfaite connaissance de cet univers depuis de nombreuses années. Jean-François Ricard, le premier procureur national antiterroriste, un poste spécialement créé pour lui en 2019, a quitté son poste le vendredi 19 avril et a rejoint le cabinet du ministre de la justice. En tant que conseiller spécial, il est notamment en charge de l’anticipation de la création d’un parquet national pour le crime organisé.
Âgé de 52 ans, Olivier Christen a eu une carrière à la fois rapide et éclatante, au sommet de l’appareil judiciaire, et son sérieux curriculum vitae le rend éligible pour le poste. Il a une véritable expérience dans le domaine judiciaire, au siège et au parquet, et a fait plusieurs allers-retours à divers endroits dans l’appareil judiciaire de l’État, ce qui est « son atout majeur », selon l’un de ses collègues proche. « J’ai saisi chaque opportunité qui se présentait, admet le procureur. J’ai toujours occupé des postes intéressants et j’ai chaque fois appris de nouvelles méthodes de travail qui nécessitent un engagement total. »
Il a commencé sa carrière en 1999 après la fin de ses études à l’École Nationale de la Magistrature comme juge d’instruction au tribunal de Pontoise. Rapidement, il a rejoint le ministère en 2002 sous Dominique Perben. Il était déjà affecté au département de la lutte contre le crime organisé et le terrorisme. Puis, deux ans après, il a été détaché pour travailler comme adjoint au chef du service législatif du gouvernement Raffarin, se concentrant uniquement sur le droit.
Il est également associé au procès de Tarnac.
En 2007, Olivier Christen a été désigné comme le vice-président responsable de l’instruction au tribunal de Bobigny, avant de devenir le secrétaire général du second plus grand tribunal de France. Il a ensuite rejoint le parquet, et en 2010, il a été nommé chef de la section antiterroriste C1 du parquet de Paris, marquant un tournant majeur dans sa carrière.
« C’était ma première fonction au parquet et c’est là que j’ai découvert l’antiterrorisme. Ce fut un moment déterminant qui a influencé le reste de ma carrière, a-t-il partagé. Chaque poste que j’ai occupé par la suite m’a préparé à mon rôle actuel.» À cette époque, le procureur de Paris était Jean-Claude Marin, qui fut plus tard remplacé par François Molins. Le parquet fut alors sous les feux de la rampe en mars 2012 lors de l’affaire Merah.
De 2014 à 2016, Olivier Christen a assumé le rôle de sous-directeur de la justice pénale spécialisée à la DACG, qui gère les affaires les plus complexes à l’échelle nationale, y compris de nouveau les attentats contre Charlie Hebdo et ceux du 13 novembre 2015. Il a ensuite été nommé conseiller technique de Christiane Taubira, garde des sceaux, puis conseiller justice au cabinet de Manuel Valls, premier ministre, et de Bernard Cazeneuve. Cette période fut marquée par une forte activité législative, normative et organisationnelle sur le terrorisme, à laquelle il a grandement contribué.
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