L’apaisement entre l’Iran et Israël n’a eu aucune répercussion sur la situation au Liban. La tension s’accroît entre le Hezbollah, partenaire de Téhéran, et Israël. Mercredi 24 avril, l’armée israélienne a déclaré qu’elle avait effectué plus de quarante raids, aériens et d’artillerie, contre les positions du Hezbollah à proximité de Aïta El-Chaab, une ville près de la frontière.
Cette forte attaque a lieu après une tentative de frappe par drone du Hezbollah sur deux bases militaires près de Saint-Jean-d’Acre, dans le nord d’Israël, en réponse à l’élimination de deux de ses dirigeants. Face à l’inquiétude d’une escalade hors de contrôle, les efforts diplomatiques reprennent. Stéphane Séjourné, le ministre des affaires étrangères, est attendu à Beyrouth samedi pour relancer l’initiative de Paris, qui s’appuie sur le statu quo en place depuis la fin de la guerre de 2006 entre Israël et le Hezbollah.
« Plus de la moitié des dirigeants du Hezbollah dans le sud du Liban ont été supprimés, et le reste se cache en laissant le terrain libre pour les opérations militaires israéliennes », a affirmé mercredi Yoav Gallant, ministre israélien de la défense. « C’est de la propagande pure », a riposté le Hezbollah, qui prétend compter 100 000 combattants.
Nicholas Blanford, membre du think tank Atlantic Council, indique que bien que les Israéliens aient pu éliminer une quinzaine de dirigeants du Hezbollah, il en reste encore de nombreux. Malgré cela, selon cet expert britannique, les Israéliens ont réussi à identifier les chefs sur le terrain, complexifiant ainsi la tâche du Hezbollah pour réagir. Depuis l’ouverture du front par le Hezbollah en soutien au Hamas en octobre 2023, suite à l’attaque du mouvement palestinien sur le sol israélien, près de 300 combattants de l’organisation – et 72 civils libanais – ont trouvé la mort.
Au cours de ce conflit qui s’éternise, les deux parties impliquées ont incessamment repoussé leurs propres limites, se rendant coup pour coup. L’armée israélienne mène des offensives de plus en plus agressives, effectuant des frappes dans l’arrière-pays libanais pour atteindre les leaders et les infrastructures du Hezbollah. Ce dernier en retour vise des cibles principalement militaires. Néanmoins, les pertes du côté israélien restent limitées – avec onze soldats et douze civils tués.
Cependant, M.Blanford souligne qu’il ne voit aucun changement significatif dans leurs tactiques et qu’un conflit généralisé semble encore lointain. Le but d’Israël demeure le même : assurer le retour sécurisé des habitants du nord d’Israël chez eux, comme le réitère le ministre Gallant. Environ 80.000 Israéliens ont déjà quitté les villes situées le long de la frontière dans le nord de la Galilée.