En plus de l’aide américaine nouvellement annoncée, les Ukrainiens comptent fortement sur l’arrivée des avions de chasse F-16 pour contrebalancer les forces russes. Quatre nations européennes se sont déjà engagées à fournir à Kiev des exemplaires de cet avion multi-rôle américain, reconnu pour sa polyvalence et sa petite taille. Les Pays-Bas ont promis d’en envoyer vingt-quatre, la Norvège vingt-deux, le Danemark dix-neuf, et la Belgique un nombre indéterminé. Les premières unités sont prévues pour être livrées à la mi-2024, mais les F-16 pourraient arriver « avant le début de l’été », a précisé le Premier ministre belge Alexander De Croo, en marge d’une réunion du Conseil européen, jeudi 18 avril.
Cependant, la formation des pilotes ukrainiens n’est pas aussi avancée, du moins selon les normes européennes. Pour l’instant, seulement dix Ukrainiens sont en formation en Europe. Après avoir passé six mois au Royaume-Uni pour apprendre les rudiments de l’aviation de combat en anglais, quatre d’entre eux sont arrivés en France début mars, pour un entrainement en « combat aérien avancé ». Durant cette période, ils seront formés aux diverses techniques utilisées par les avions de chasse occidentaux (attaque air-sol, défense aérienne, etc.). Les six autres pilotes ukrainiens encore au Royaume-Uni devraient arriver en France dans les semaines à venir.
La formation se déroulant dans une base aérienne sécurisée située dans le sud-ouest de la France, a une durée approximative de six mois. Pendant ce temps, outre les multiples séances de simulateur, les Ukrainiens bénéficient de l’opportunité de voler sur un Alpha Jet, un avion à double réaction franco-allemand, qui a servi à l’armée de l’air française pour former ses pilotes jusqu’en début 2023, époque à laquelle ils ont commencé à utiliser des Pilatus PC-21, un biplace à hélice en provenance de Suisse. Il faut noter que la France possède encore 43 de ces Alpha Jets, dont 12 sont encore en usage par la Patrouille de France, mais qui sont progressivement retirés du service.
Cette entreprise s’avère être un défi significatif pour l’armée française. Selon une source militaire, la préparation des dix pilotes ukrainiens qui suivent cette formation en Europe est encore loin d’être optimum, une réalité qui justifie la longueur de leur apprentissage. Ces pilotes, dont l’âge moyen oscille entre 21 et 23 ans, ont pour la plupart une expérience de vol très limitée. En effet, six d’entre eux n’avaient jamais été à bord d’un avion de combat avant de venir au Royaume-Uni, et les quatre autres ont uniquement volé sur des Aero L-39 en Ukraine, un avion d’entraînement tchèque largement utilisé dans les pays de l’ancien pacte de Varsovie. Ce manque d’expérience est principalement dû au fait que l’Ukraine souffre d’une pénurie de pilotes, un grand nombre d’entre eux ayant été tués ou blessés depuis le début du conflit. Selon Oryx, un site qui compile les pertes matérielles des deux parties en conflit sur la base de preuves visuelles, près d’une centaine d’avions ukrainiens auraient été détruits ou endommagés par les Russes au cours des deux dernières années.
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