La polémique a suivi Alain Policar, sociologue, lors de son entrée et de son départ du Conseil des sages de la laïcité et des valeurs de la République (CSL), où il a été nommé par Pap Ndiaye. En 2022, Policar a été recruté à ce poste par Jean-Michel Blanquer dans le cadre d’une initiative visant à promouvoir les valeurs républicaines dans les établissements scolaires. Cependant, sa position plus souple sur la laïcité que ses collègues du conseil a marqué sa présence.
Le 25 avril, L’Opinion a révélé que Nicole Belloubet, ministre de l’éducation nationale, avait destitué Policar. Dans une déclaration au Monde, le cabinet de Belloubet a confirmé que le sociologue avait officiellement annoncé son départ lors d’un discours devant le conseil le 22 avril et qu’il quitterait le conseil le 1er juillet.
La controverse a été alimentée par les commentaires de Policar lors d’une interview avec Radio France internationale (RFI) où il critiquait la loi de 2004 sur l’affichage ostentatoire de symboles religieux dans les écoles. Policar, qui est chercheur associé au Centre de recherches politiques de Sciences Po, arguait que cette loi était perçue, à juste titre ou non, comme discriminatoire à l’égard des musulmans. Il soutenait également que le hijab, loin d’être un signe de prosélytisme, permettait souvent aux jeunes filles musulmanes de se libérer de leur milieu social. Le sociologue a exprimé sa déception que la loi ne permette pas d’examiner chaque cas individuellement.
Dominique Schnapper, la présidente du CSL, a adressé une lettre à Alain Policar, avec un duplicata envoyé au bureau de Nicole Belloubet, suite à ses commentaires controversés. Le Monde a eu l’occasion d’étudier cette lettre. Mme Schnapper exprime son mécontentement face à la représentation de Monsieur Policar en tant que membre du CSL sur le site RFI, surtout parce qu’il a discuté des activités de l’instance pendant l’entretien.
Elle argumente que Policar a affiché son soutien à l’application personnalisée de la loi sur les symboles religieux, ce qui suggère une réfutation de la loi de la République – cette attitude fait peser une responsabilité sur le CSL et la ministre, étant donné qu’il est membre d’un organe lié à l’éducation nationale, contribuant à faciliter ses décisions.
Policar, en réponse au Monde, a déclaré qu’il avait rejoint l’instance en supposant qu’il y aurait des discussions. Toutefois, il a découvert que l’objectif principal est de clarifier la loi, alors tout non-respect de la loi n’est pas autorisé. Il a exprimé son étonnement que l’on ne puisse pas discuter au sein du CSL du fait que la loi est souvent mal comprise, en particulier parmi les musulmans, et qu’il est important de comprendre pourquoi elle est perçue comme discriminatoire. L’article reste encore 41.52% à lire et est disponible uniquement pour les abonnés.
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