Chaque année, le nombre de bachelors proposés par les écoles d’ingénieurs les plus réputées semble augmenter. En effet, en 2023, CentraleSupélec a inauguré deux programmes de premier cycle. Il s’agit du Bachelor of Science in Artificial Intelligence, Data and Management Sciences, développé en collaboration avec l’Essec, une école de commerce de haut rang, et le Bachelor of Global Engineering, en partenariat avec l’Université McGill au Canada.
En 2024, l’Ecole nationale supérieure d’arts et métiers (Ensam) célébrera le dixième anniversaire de son premier bachelor technologique. Pour cette occasion spéciale, l’école lancera un nouveau programme consacré à l’accompagnement de la filière des véhicules électriques à Chambéry, ainsi qu’un autre à Bordeaux. Un troisième est prévu pour Lille en 2025. Selon le rapport annuel de la Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs, en 2021-2022 plus de 1 700 étudiants se sont inscrits à un bachelor en sciences et ingénierie. En 2014, il n’y avait que trente inscrits.
Mais pourquoi ces écoles d’ingénieurs forment-elles des techniciens ? Franck Richecœur, directeur des études bachelor et master à CentraleSupélec, explique que c’est pour répondre aux demandes constantes de l’industrie. Il faut aussi proposer une offre de formation de premier cycle qui couvre tout le spectre de l’enseignement supérieur, précise Chrystelle Legrand, directrice déléguée du programme bachelor de l’Ecole polytechnique de Paris créé en 2017. Elle ajoute que ce genre de programme est essentiel pour attirer les étudiants internationaux qui cherchent des cursus qu’ils pourront appliquer dans leur pays d’origine.
Les différents types de profils étudiants sont pris en considération par les Arts et Métiers, qui choisissent uniquement ceux qui ont un Baccalauréat technologique STI2D (sciences et technologies industrielles et développement durable). Selon Nadège Troussier, directrice générale adjointe de l’Ensam, il faut pour cela avoir une moyenne générale de 14 à 15 et un vif intérêt pour la technologie. Elle déclare que leurs bachelors constituent des moyens de promotion sociale. Malgré le coût modeste de 170 euros de frais de scolarité dans l’école publique, de nombreux établissements voient le bachelor comme un nouveau modèle économique.
Pour intégrer le bachelor de Polytechnique, il faut posséder un potentiel élevé dans les domaines des mathématiques et des sciences et payer 15 400 euros par an pour les étudiants de l’Union européenne. La même chose est valable pour les nouveaux bachelors de CentraleSupélec, comme celui conçu avec l’Essec, qui coûte 18 000 euros aux étudiants français. Le bachelor mis en place avec McGill coûte 7 000 euros pour les Canadiens et les Français, et 44 000 euros pour les autres étudiants, l’objectif étant de remplir deux cohortes de 120 étudiants. Ils s’alignent sur les tarifs du marché, selon M. Richecœur. Les profits peuvent alors être significatifs.
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