Dans le cadre de la montée de l’antisémitisme, les universités sont constamment critiquées, soit pour leur supposée passivité, soit pour leur prétendue censure. Cependant, ces accusations sont souvent infondées et ne tiennent pas compte de la réalité du droit démocratique.
En ce qui concerne le supposé laxisme, comme l’a souligné récemment France Universités, prétendre que les universités ne luttent pas contre l’antisémitisme est une désinformation pure et simple. C’est tout simplement faux de déclarer que les dirigeants de l’enseignement supérieur nient l’existence de ce fléau qui est en fait un délit. Ils disposent de nombreux moyens d’action, qu’ils n’hésitent pas à utiliser, tels que la notification au Procureur de la République conformément à l’article 40 du Code de procédure pénale, le dépôt de plaintes ainsi que l’application de sanctions disciplinaires.
Contredisant certaines suppositions erronées, souvent émises par des personnes ayant une connaissance limitée du milieu universitaire, les dirigeants universitaires n’ont aucune tolérance pour les violences et discriminations de tout type.
En ce qui concerne la prétendue censure, ces allégations sont tout aussi inexactes et deviennent particulièrement odieuses lorsqu’un dirigeant est comparé à un collaborateur du régime nazi. Il faut malheureusement constater que la controverse prévaut dans nos sociétés actuelles, et que les espaces pour un débat éclairé se font de plus en plus rares. L’université, pourtant, doit rester un lieu d’échanges.
L’aggravation apparente de cette situation défavorable pose une menace sérieuse à la démocratie, car le débat contradictoire en est une pierre angulaire. L’université, un lieu pour une multitude de conférences publiques et de colloques sur la science, représente une des rares institutions qui fournit un espace pour ces échanges intellectuels nécessaires.
Le code de l’éducation stipule que « le service public de l’enseignement supérieur doit être laïque et libre de toute influence politique, économique, religieuse ou idéologique », chercher à « garantir l’objectivité de la connaissance » et « respecter la diversité des points de vue ». Il est aussi censé « assurer aux enseignements et aux recherches leurs chances de développement scientifique, créatif et critique libre ». C’est peut-être à cause de ces responsabilités que l’université est visée par ceux qui préfèrent la provocation et l’exagération à la pensée rationnelle.
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