Malgré les lamentations de Donald Trump sur le système judiciaire de New York, une caractéristique lui est favorable : son procès n’est pas diffusé à la télévision. Sinon, le public aurait pu être témoin de l’humiliation subie par son avocat, Todd Blanche, de la part du juge Juan Merchan, le 23 avril. Le juge a ouvert le procès en se penchant sur les violations continuelles de l’ordre de non-divulgation par l’accusé. Donald Trump est inculpé pour 34 cas de falsification de documents financiers destinés à cacher un versement de 130.000 dollars à l’ex-actrice pornographique Stormy Daniels, juste avant l’élection présidentielle de 2016.
L’ordre de la cour à la fin du mois de mars comprenait l’injonction de ne faire aucun commentaire ou attaque à l’encontre des principaux témoins, en particulier son ancien avocat Michael Cohen et Stormy Daniels. Il devait également s’abstenir de faire des commentaires sur les jurés, les magistrats impliqués et leurs familles, tous susceptibles d’être intimidés. Cependant, le bureau du procureur a informé le juge Merchan de dix messages de Donald Trump sur son réseau social Truth Social, méprisant cet ordre de non-divulgation.
Todd Blanche a connu un moment difficile en tentant de défendre ces messages en se cachant derrière la liberté d’expression politique. Quand l’avocat a affirmé que Donald Trump faisait tout son possible pour respecter l’ordre de non-divulgation, le juge Merchan, visiblement agacé, ne s’est pas retenu : « Vous perdez toute crédibilité, je dois vous le dire maintenant. Vous n’avez plus aucune crédibilité devant ce tribunal. » Une réprimande forte et inhabituelle.
Trump défie la cour.
Sur Truth Social, Donald Trump a dénoncé en majuscules, quelques instants après, l’accusation du juge de lui avoir retiré son « droit fondamental à la libre expression ». « Tous ont le droit de me diffamer et de déformer le réel à mon propos, pourtant me défendre m’est interdit », déplorait le prétendant républicain, insistant à braver la cour.
Dans un message électronique sollicitant ses partisans à soutenir financièrement son mouvement, Donald Trump a augmenté la mise, suggérant que le système juridique lui faisait « subir une séquestration ». Quant au juge Merchan, il a reporté sa décision finale à une date à venir. Il pourrait imposer une pénalité monétaire de 1 000 dollars pour chaque non-respect de « l’ordre de silence », selon la requête de la poursuite, sans envisager de compromettre l’accusé d’un internement.
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