Originaire du Nord, elle faisait ses études de littérature et travaillait à mi-temps à l’accueil de Cash Converters à Paris, où ils se sont croisés pour la première fois durant les années 1990. Lui, venant des Ardennes, était acheteur dans cette chaîne australienne où les gens venaient vendre leurs affaires pour arrondir leurs fins de mois. Même si elle quitta la chaîne, lui resta et continua dans une franchise similaire, Cash Express. Un quart de siècle plus tard, après avoir élevé une fille adolescente et enduré plusieurs confinements, Myriam et Frédéric Bertinet ont créé Mercato.
À l’âge de cinquante ans, en 2022, ils ont inauguré cette entreprise avec Nicolas Laim, un ami de leur jeunesse. Mercato propose trois magasins parisiens dédiés aux produits d’occasion, des espaces si attrayants qu’ils invitent à entrer, découvrir et s’installer. Similairement à des concept stores, ces lieux offrent un e-shop qui se renouvelle constamment.
Rebaptisés « les rebelles de l’occasion » pour avoir refusé les lots de fin de série produits à des milliers de kilomètres de là et pour avoir résisté à la tentation du « Black Friday », ils ont été conseillés par le studio de création Saint-Lazare. Les faux plafonds de l’ancienne Cash Express de l’avenue Simon-Bolivar, autrefois dirigée par Frédéric Bertinet, ont été démolis. Les conduits de ventilation et les murs de briques ont été exposés, l’espace a été ouvert, un bar a été installé, des tables et des chaises ont été dénichées.
Myriam Bertinet, la conceptrice des étagères destinées aux produits de marque à Saint-Lazare, nous rappelle : « Gardez-vous toujours élégants et bruts ». On se retrouve plongé dans une ambiance qui évoque un loft à Brooklyn : des guitares suspendues aux murs, rappelant une boutique d’instruments de musique spécialisée. Frédéric Bertinet, un amateur de piano, a également souhaité exposer des vinyles comme dans son magasin de disques favori. L’espace dédié aux jeux vidéos a le charme d’une chambre d’adolescent des années 1980 tandis que la cuisine est sophistiquée, avec une table soigneusement dressée.
Quinze mois après l’ouverture de Mercato, le couple Bertinet raconte comment un étrange ballet s’installe lorsque le rideau de la boutique se lève. » Les visiteurs changent chaque jour, c’est fascinant », déclare Frédéric Bertinet, « Et la diversité des besoins des clients est incroyable. » Certains viennent simplement profiter du lieu et découvrir de nouveaux objets, d’autres dégustent une boisson en attendant l’estimation de la valeur des objets qu’ils souhaitent vendre par un membre de l’équipe. Certains visiteurs se rendent chez Mercato exclusivement pour des concerts mensuels. Ces anciens employés de Cash Converters ont passé leur confinement à rêver d’un lieu où ils pourraient faire plus que simplement des transactions financières autour d’articles d’occasion.
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