Bien qu’il y ait des lacunes, il n’y a pas de failles graves. C’est ce que montrent les résultats de l’audit sur l’impartialité de l’Office de secours et travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), présentées le lundi 22 avril aux Nations unies. Ils ont constaté une « structure solide », bien qu’ils insistent sur le besoin de renforcer certains mécanismes. Ces résultats devraient permettre à l’agence de souffler un peu, après avoir été sous le feu des critiques lorsque Israël a accusé, en janvier, douze de ses employés à Gaza d’avoir participé à une attaque du Hamas le 7 octobre, sans présenter de preuves. Ces accusations ont conduit plusieurs des principaux donateurs, y compris les États-Unis, à suspendre leur financement.
« Nous avons reconnu que l’UNRWA dispose de plus de protections pour garantir son impartialité que la plupart des autres agences de l’ONU, et qu’elle joue un rôle essentiel pour des millions d’individus », a déclaré lundi Catherine Colonna, ancienne ministre des affaires étrangères en France, qui a été mandatée par l’ONU pour diriger l’audit. « Il est donc essentiel de soutenir cette agence dans l’accomplissement de sa mission, y compris en effectuant des réformes lorsque cela est nécessaire ». Le rapport considère cette organisation, fondée en 1949, comme « essentielle et irremplaçable » pour les Palestiniens. L’ancienne ministre « a fortement encouragé la communauté internationale à soutenir l’agence afin qu’elle puisse accomplir sa mission et surmonter les obstacles qu’elle rencontre ».
Le rapport indique qu’environ cinquante recommandations « applicables » ont été avancées, notamment le renforcement de la structure de gouvernance de l’UNRWA, l’attribution à ses dirigeants de la responsabilité des actions de leurs équipes, et le recrutement de plus de dirigeantes ou de dirigeants internationaux sur place. Les principales lacunes identifiées sont liées à la communication des employés de l’UNRWA sur les réseaux sociaux, à l’“incohérence” des manuels scolaires dans les pays hôtes où l’agence opère (Syrie, Liban, Jordanie, territoires palestiniens) et à la politisation des syndicats des employés de l’UNRWA. L’audit exige de meilleures pratiques dans ces secteurs, en plus de plus d’inspections des infrastructures de l’UNRWA pour éviter toute appropriation abusive par les groupes armés, comme le Hamas ou le Jihad islamique à Gaza.
Il faut améliorer l’évaluation des candidats
« Le Secrétaire général a approuvé toutes ces recommandations », a affirmé le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric. « Ce rapport fournit également un itinéraire pour les parties concernées, y compris les États membres, les pays hôtes et le personnel, pour progresser. » Le rapport indique que la crise financière actuelle au sein de l’UNRWA pourrait expliquer pourquoi les mécanismes de neutralité n’ont pas été totalement mis en œuvre. Et malgré le coût élevé de cet audit, qui est de 600 000 dollars et a été financé par l’organisation, le Commissaire général de l’agence, Philippe Lazzarini, a confirmé immédiatement que ces recommandations seront réalisées.
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