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23 avril 2024 19 h 06 min

Parlement maintient Émirats sur liste risquée

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Après un vote imprévisible, le Parlement européen a finalement décidé d’empêcher le retrait des Émirats arabes unis (EAU) de la liste européenne des pays à haut risque d’opérations de blanchiment d’argent. Mardi 23 avril, lors d’une séance plénière, une grande majorité d’eurodéputés de diverses affiliations politiques s’est opposée à la proposition de retrait formulée par la Commission européenne.

La proposition de la Commission basée à Bruxelles visant à réintégrer les EAU, communiquée le 14 mars sous forme d’un projet de « règlement délégué », a soulevé des inquiétudes parmi les parlementaires européens. En effet, Dubaï, qui fait partie des sept émirats et est l’un des centres financiers les plus importants au monde, est souvent suspecté d’être le refuge financier des criminels et des oligarques russes sanctionnés. Une enquête intitulée « Dubaï Uncovered », menée par Le Monde et un groupe de médias internationaux, a contribué à révéler ces détails.

Suite à ces préoccupations, une majorité multipartite de députés européens a exigé que la Commission reconsidère son projet. Jusqu’à révision, les EAU resteront sur la liste de l’Union Européenne (UE), assujettis à une surveillance accrue, tout comme le Panama, Gibraltar, la Barbade et l’Ouganda, que Bruxelles avait également suggéré de retirer de cette « liste grise ». Damien Carême, un eurodéputé écologiste, a déclaré à Le Monde : « Aujourd’hui, le Parlement européen émet un message fort : la politisation de la liste des pays tiers à risque de l’UE n’est pas acceptable. Les EAU, un centre mondial d’opacité financière, ne devraient pas être retirés de la liste. »

Certains ont exprimé des doutes sur les « progrès significatifs » réalisés par les EAU.

M. Carême, ancien membre des Écologistes, a rejoint La France insoumise et figure parmi les sept députés européens qui avaient sollicité des précisions de la Commission en mars concernant sa décision de « blanchir » les Émirats Arabes Unis en les retirant de la liste un an après leur inclusion. Suite à leur initiative et à des échanges interpartisans, une proposition de résolution s’opposant à la nouvelle liste élaborée par Bruxelles a pu être signée conjointement et présentée au nom des groupes Verts/Alliance libre européenne, Socialistes et démocrates, Renew Europe et Parti populaire européen, ainsi que par des députés européens signant en leur nom personnel, comme Manon Aubry (groupe La gauche). Cette proposition a récemment été adoptée par 490 votes pour, 64 contre et 56 abstentions.

La décision de Bruxelles n’était certainement pas sans fondement, s’appuyant sur l’analyse du Groupe d’action financière (GAFI), l’organisation intergouvernementale de référence qui établit les normes mondiales anti-blanchiment. Le 23 février, le GAFI avait annoncé le retrait des Émirats Arabes Unis de sa « liste grise » de pays sous surveillance renforcée (qui n’en compte désormais que vingt et un) en raison de « progrès significatifs » dans l’amélioration de leur système de lutte anti-blanchiment, la correction des faiblesses identifiées en 2022 et la facilitation des enquêtes internationales.

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