Nicolas K., d’origine iranienne, a exprimé son désir de se « venger » des autorités iraniennes, qu’il considère comme des « terroristes », lors de la barre de justice. Il avait été arrêté vendredi après-midi dans la section consulaire de l’ambassade d’Iran en portant un gilet contenant des explosifs faux. Le lundi 23 avril, il a été condamné à 10 mois de prison avec sursis. S’agissant d’un homme de 61 ans vivant en France depuis de nombreuses années, il a également été obligé par le tribunal correctionnel de suivre des soins, d’éviter de porter une arme et d’apparaître au consulat, ainsi qu’au 16e arrondissement parisien où ont eu lieu les faits.
La veille des incidents, on lui fait part que son cousin avait été pendu en Iran, et que sa sœur avait été arrêtée, selon Nicolas K., qui habite en banlieue parisienne et participe souvent à des manifestations d’opposants iraniens à Paris. Accusé de « menaces de mort » et de « violences avec préméditation », il a comparaissait avec un français correct malgré des difficultés d’audition. Certains témoins, dont le récit a été rapporté au tribunal par le président, ont affirmé qu’il avait fait tomber des drapeaux iraniens et a répété « je veux mourir, je suis au bout de ma vie». La Brigade rapide d’intervention (BRI) est finalement parvenue à arrêter l’homme âgé, qui est sorti volontairement du bâtiment sans son gilet. Il a été qualifié d’un acte « isolé ».
Un spécialiste en psychiatrie a affirmé que l’accusé ne présente aucune atteinte ni annulation de son jugement, bien qu’il se soit montré souvent perdu en s’égarant sur la situation politique en Iran devant le tribunal. À cette situation, le juge a insisté sur le fait de rester concentré sur les faits. Le procureur a argumenté que les actions reprochées ne sont pas d’ordre politique, mais sont plutôt liées au droit commun. Il a insisté sur le fait que le prévenu, malgré son état perturbé, n’avait aucun droit de faire justice lui-même. Le procureur a demandé une condamnation à un an de prison, dont quatre mois avec sursis et le reste en détention surveillée par bracelet électronique.
Malgré que les armes utilisées étaient factices, elles ont terrorisé ceux présents au consulat, ce qui était l’intention du prévenu, selon le magistrat. Cependant, l’avocate de la défense, Me Louise Hennon, avance que aucun des témoins n’était effrayé, la plupart ayant rapidement réalisé que les grenades étaient factices. Un témoin a même parlé d’une « mise en scène ». Selon elle, l’accusé, un opposant qui a consacré sa vie à lutter contre le régime iranien, était calme et poli, et n’a montré aucune intention de violence, ni exprimé de menace. Me Hennon a plaidé pour l’acquittement, arguant qu’une condamnation constituerait une intrusion disproportionnée dans la liberté d’expression de son client.
L’année dernière en octobre, le tribunal correctionnel de Paris a sanctionné Nicolas K. suite à son acte d’incendier des pneus à proximité de l’enceinte de l’ambassade d’Iran, située au même emplacement. A la suite de ces actes, il a reçu une sentence de huit mois de prison avec sursis et a choisi de faire appel. Son procès, qui était prévu pour ce lundi à la Cour d’appel, a été déplacé pour le 24 juin.
L’individu a été désigné comme étant responsable de ces actes par le représentant du ministère iranien des affaires étrangères, Nasser Kanani, en conférence de presse à Téhéran ce lundi. Il a souligné que Nicolas K. souffrait malheureusement de problèmes psychologiques. En raison de la récurrence de ces incidents, l’Iran Lance un appel au gouvernement et à la justice française pour qu’ils instaurent les mesures adéquates afin de garantir un environnement sécurisé pour les diplomates iraniens à Paris, a-t-il conclu.