Fabrice Leggeri, le troisième candidat sur la liste du Rassemblement national (RN) aux élections européennes, fait l’objet d’une plainte pour complicité de crimes contre l’humanité et de torture. Selon nos sources, la Ligue des droits de l’homme (LDH) et Utopia 56, une organisation en faveur des migrants, ont déposé une plainte civile le mardi 23 avril auprès du juge d’instruction doyen du tribunal judiciaire de Paris.
La plainte vise Leggeri, qui est actuellement candidat du RN au Parlement européen et qui a précédemment servi en tant que directeur de l’agence européenne de gardes-frontières et de garde-côtes, Frontex, de 2015 à 2022. Les plaignants accusent l’ancien fonctionnaire européen, qui est maintenant en congé de son administration d’origine, le ministère de l’Intérieur, d’avoir participé, soit en facilitant, soit en masquant, le refoulement de bateaux de migrants par les autorités grecques en direction de la Turquie ainsi que l’interception d’embarcations de migrants par les gardes-côtes libyens essayant de se rendre en Italie.
Ces actions ont « facilité la commission de crimes contre l’humanité et de tortures envers les migrants, par les autorités grecques et libyennes », soutient l’avocat Emmanuel Daoud, qui représente les associations. Contacté pour obtenir une réaction, Leggeri a rejeté les accusations comme étant des « allégations fausses » et a accusé ces allégations d’être des « tactiques politiques » dans le but de « discréditer la liste du RN ».
Les déplacements non autorisés à travers la Méditerranée ont créé une crise politique au sein de l’Union européenne (UE) ces dernières années. Le pic a été atteint en 2015, lorsque plus d’un million de personnes ont traversé la mer pour atteindre l’Europe. Pour renforcer ses contrôles frontaliers, l’UE a progressivement amplifié les ressources de l’agence Frontex, dont le budget a grimpé de 143 millions à 845 millions d’euros entre 2015 et 2023.
Patrick Baudouin, le président de la Ligue des Droits de l’Homme (LDH), a critiqué Fabrice Leggeri pour avoir instauré une politique de refus délibérée et illégale des migrants. Selon lui, les actions de Leggeri en tant que directeur exécutif de Frontex correspondent à son engagement politique actuel dans le cadre des élections européennes pour le parti du Rassemblement National (RN).
Lors de sa tournée électorale à Perpignan le 20 avril, Leggeri a de nouveau exprimé sa désapprobation de l’immigration non contrôlée aux frontières de l’UE. Il a plaidé pour que les demandes d’asile soient examinées dans les consulats hors d’Europe et a appelé à la création de camps pour accueillir les migrants secourus en mer sur les côtes sud de la Méditerranée.
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