Dans le cadre du haut niveau du plan Vigipirate « urgence attentat », des « lacunes majeures » dans le contrôle des bagages et des passagers à l’aéroport d’Ajaccio ont été identifiées depuis « décembre 2022 » lors de trois audits successifs par les services de la Direction Générale de l’Aviation Civile (DGAC), a averti le préfet de Corse, Amaury de Saint-Quentin, dans une déclaration le mardi 23 avril.
La Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) de Corse, qui gère les aéroports de l’île de Beauté, a confié la sécurité de ces aéroports à la société SAP SUR. « Lors de la dernière inspection effectuée en janvier 2024, aucune amélioration notable n’a été détectée », selon le préfet, soulignant que « plus de la moitié des lacunes identifiées dix-huit mois auparavant, y compris les plus sévères, n’ont fait l’objet d’aucune mesure corrective tangible ».
« Ces observations ne permettent pas d’assurer aux passagers de l’aéroport d’Ajaccio le niveau minimum de sécurité garanti dans tous les autres aéroports », a-t-il déploré, se référant au contexte d’élévation du plan Vigipirate à son niveau maximum « urgence attentat » le 25 mars précédent. Des « lacunes récurrentes » ont été pointées.
Pour combattre ces échecs constants, une surveillance accrue a été imposée à la CCI par la DGAC le 9 avril 2024. Cette surveillance a permis d’augmenter instantanément les ressources de l’Etat pour assurer le bon déroulement des mesures de sûreté selon le préfet. Il avait déjà pris des mesures punitives contre la CCI dès le 29 mars. Il explique que ces actions renforcent la priorité des contrôles de sûreté plutôt que les activités secondaires de l’aéroport pour en assurer le bon fonctionnement.
Le contrat public concernant la sécurité de l’aéroport, évalué à 11 millions d’euros, fait l’objet d’enquêtes judiciaires. Le 6 février, le directeur de l’entreprise SAP SUR a été inculpé pour « extorsion en bande organisée, association de malfaiteurs et recel de favoritisme » par un juge d’instruction spécialisé de la juridiction interrégionale de Marseille.
L’enquête a commencé suite à la plainte portée fin mars 2023 par un responsable de la société Samsic Airport, le seul autre soumissionnaire pour l’appel d’offres. Il avait signalé avoir reçu une menace juste avant de se déplacer en Corse. Suite à cela, Samsic a retiré sa candidature à l’appel d’offres.