L’agression issue de l’extrême droite, stimulée par des idéologies nationalistes et autoritaires, connaît une augmentation importante en France. Entre 2019 et 2022, 35 attaques graves ont eu lieu, contrairement aux 30 survenues entre 2015 et 2018. Trois de ces attaques ont conduit à des conséquences mortelles depuis 2019. Les chiffres préliminaires de 2023 indiquent déjà au moins 22 attaques sévères, ce qui suppose une nette intensification.
Au cours des trois décennies passées, le taux de violence d’extrême droite en France a été moins élevé par rapport à beaucoup de ses pays limitrophes. Par exemple, pendant la période de 1990 à 2022, il y a eu 14 attaques fatales en France, contre 24 en Espagne, 30 au Royaume-Uni et même 98 en Allemagne. Pourtant, contrairement à la France, ces pays connaissent une baisse de leur violence.
La récente envolée de la violence en France nécessite une différenciation entre deux sortes d’agressions de droite : une visant les minorités ethniques et religieuses, caractérisée comme violence raciste, et une ciblant les adversaires politiques, considérée comme une violence anti-gauche. Il est à noter que ces deux types de violence présentent des évolutions divergentes.
Le phénomène de violence raciste est très présent parmi les actions violentes de l’extrême droite que ce soit en France ou ailleurs. De 2015 à 2022, presque 41 incidents graves ont été perpétrés en France envers les minorités ethniques et religieuses, dont un tiers ciblait les populations musulmanes. La montée de l’islamophobie et les réponses brutales face au terrorisme islamiste ont contribué à cet accroissement de la violence raciste. Habituellement, l’attaque est dirigée vers des personnes perçues comme immigrées, demandeurs d’asile ou réfugiées. Le gouvernement français restreint la collecte de données ethniques, d’où la provenance des informations sur les victimes est principalement les médias et les déclarations des assaillants avant, pendant ou après l’attentat.
La violence dirigée contre la gauche distingue la France de nombreux autres pays de l’Europe de l’Ouest. En effet, en 2022, la France se situait juste derrière la Suède en termes d’attaques ciblant les opposants politiques. Depuis 2015, 22 attaques ont visé ce groupe. Le plus souvent, les victimes étaient des activistes antifascistes ou de gauche. Cette forme de violence est généralement le résultat de tensions entre des groupes d’extrême droite virulents, de plus en plus visibles dans les rues de villes telles que Lyon, Paris, Nantes, Marseille et Bourges, et leurs opposants qui cherchent à les freiner, ce qui conduit à des affrontements, des embuscades et des attaques contre des établissements antifascistes.
Il reste 56.22% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.