Lors d’une déclaration faite le lundi 22 avril, le Premier ministre de Papouasie-Nouvelle-Guinée, James Marape, a minimisé les remarques de Joe Biden insinuant que son oncle avait été victime de cannibalisme dans son pays. Marape a mentionné certains « instants de désorientation », tout en soulignant la solidité des rapports bilatéraux, plus puissants qu’un simple « moment de malentendu ».
Marape a également révélé avoir connu Biden lors de quatre rencontres, durant lesquelles l’actuel président américain a toujours exprimé une affection considérable pour la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Marape a souligné que Biden n’a « jamais abordé le sujet du cannibalisme en relation avec la Papouasie-Nouvelle-Guinée ».
La semaine précédente, une déclaration surprenante de Biden a attiré l’attention. Il a raconté l’histoire de son oncle Ambrose Finnegan, qui a perdu la vie en Nouvelle-Guinée durant la Seconde Guerre mondiale. Biden a prétendu que le corps de son oncle n’a jamais été retrouvé « car il y avait de nombreux cannibales » dans la région.
Cependant, des archives militaires officielles indiquent qu’Ambrose Finnegan est décédé simultanément avec deux autres militaires dans un crash d’avion dans l’océan Pacifique pour des motifs inexpliqués. Un quatrième passager a été sauvé, mais les trois autres sont restés introuvables.
Il est à noter que quelques cas de cannibalisme ont été recensés parmi un petit nombre de tribus dans des zones éloignées de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, située dans le sud-ouest de l’océan Pacifique. Ce fait a entrainé de nombreux stéréotypes persistants dont le pays tente de se distancer depuis plusieurs décennies.
Dans son plaidoyer pour une attention plus importante aux problèmes de munitions non explosées de la Seconde Guerre mondiale qui parsèment l’archipel, M. Marape a appelé le président Biden à réorienter ses efforts. Il a souligné que « Notre relation est basée sur des valeurs bien plus profondes que toute déclaration, mot ou titre éclatant. » Dans un communiqué diffusé dimanche, le premier ministre a exhorté le leader de la Maison Blanche à s’engager dans la décontamination de ces vestiges de guerre. En 2014, une opération de déminage effectuée par des forces australiennes et américaines avait permis l’élimination de seize tonnes d’armaments sur l’île de Bougainville.
Suite aux récents commentaires maladroits de M. Biden concernant son histoire familiale, des sceptiques ont commencé à discuter de sa capacité de diriger. En février, il prétendait avoir eu une conversation en 2021 avec l’ancien chancelier allemand Helmut Kohl, décédé en 2017, et avoir confondu l’ex-président français François Mitterrand avec Emmanuel Macron. Les critiques, notamment menées par Donald Trump, ont continué à susciter des questions sur la lucidité du président, qui a 81 ans, et sur sa capacité à assumer un second mandat.