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22 avril 2024 15 h 11 min

L’auteur Antonio Scurati fait l’objet de censure par la RAI en Italie

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La controverse a récemment dominé le débat public en Italie, centrée sur le thème de la censure. Antonio Scurati, éminent écrivain, devait prononcer un discours lors d’une émission sur la chaîne publique RAI 3 en vue des commémorations de la libération italienne en 1945. Le discours portait sur les liens qu’il croit encore vivants entre le parti de la présidente du conseil, Giorgia Meloni, et le fascisme. Cependant, son discours a été annulé pour des « raisons éditoriales », comme stipulé dans des documents internes de la RAI publiés dans la presse locale.

Scurati voulait critiquer l’incapacité du parti politique droitier au pouvoir d’adopter les principes antifascistes sur lesquels est fondée la république italienne. Face à l’indignation unanime de l’opposition, Meloni a répliqué en diffusant le texte du discours sur Facebook, rejetant toute idée de censure. Elle a également attribué l’annulation à de possibles raisons financières, évoquant un coût extravagant pour le discours de Scurati, bien qu’elle ait avoué ne pas connaître tous les détails de l’affaire.

Scurati, qui a écrit une série de romans sur Benito Mussolini et un livre abordant la continuité entre le fascisme historique et le populisme moderne, a toujours été une figure critique du discours public italien.

« Ce gouvernement persiste dans son désir de modifier l’histoire et d’imposer son règne par le biais du pouvoir politique et de la force », fait observer l’écrivain, interrogé par Le Monde. Il dévoile que bien que ce gouvernement ne soit pas purement dictatorial, il est incontestablement autoritaire, cherchant à établir une démocratie illibérale à la manière d’Orban, qui renie la véritable démocratie », ajoute l’écrivain, en se référant au Premier ministre hongrois, Viktor Orban. L’écrivain se réjouit néanmoins du soutien provenant de l’univers intellectuel, de nombreux journalistes et d’une grande portion de la société civile. Pour lui, cela démontre que l’Italie a la capacité de résister à une transition vers ce régime autoritaire.
Le mouvement d’où provient Giorgia Meloni considère la commémoration de la Résistance le 25 avril comme faisant partie d’une « hégémonie culturelle » de gauche qui l’a mise à l’écart de la sphère politique et à travers ses discours, elle exprime un désir de revanche.
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