Pour une durée considérable, des allégations d’espionnage ont été portées par le Royaume-Uni à l’encontre de la Chine. Le lundi 22 avril, la police de Londres a révélé l’inculpation de deux individus âgés de 29 et 32 ans. Ces derniers sont accusés d’avoir espionné pour le compte de la Chine depuis la fin de 2021 jusqu’en Février 2023. Christopher Cash et Christopher Berry sont tous deux accusés d’avoir obtenu et diffusé des informations et documents qui seraient potentiellement utiles à un ennemi, selon les dires de Scotland Yard.
Dans le courant du mois de septembre, l’unité antiterroriste de la police, qui s’occupe des cas d’espionnage, avait annoncé l’arrestation de ces deux hommes en mars 2023, sans toutefois révéler leurs identités. Les suspects, dans la vingtaine et la trentaine, avaient été interpellés à Oxford et à Edimbourg. Dominic Murphy, le chef de l’unité antiterroriste, a insisté sur l’importance de ne pas se livrer à des spéculations pour permettre au processus judiciaire de se dérouler correctement compte tenu de la complexité de l’enquête et la gravité des accusations.
Fait intéressant, Christopher Cash, l’un des suspects, aurait été en contact avec des députés du Parti Conservateur lorsqu’il travaillait en tant qu’assistant parlementaire, révèlent des informations de presse datant de Septembre. Les principaux concernés incluaient le secrétaire d’État à la sécurité, Tom Tugendhat, et Alicia Kearns, la présidente de la commission des affaires étrangères de la Chambre des communes.
Selon une déclaration transmise au Times par ses avocats, sans mentionner son nom, M. Cash s’était déclaré « totalement innocent », évoquant des « allégations infondées » et « démesurées ». « J’ai consacré ma carrière à sensibiliser les gens aux menaces et aux défis posés par le Parti communiste chinois », a-t-il insisté.
Le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, tout en évitant d’entrer dans les détails de l’enquête, avait alors exprimé son indignation face à ce qu’il a appelé des « ingérences » de la Chine au Parlement de Westminster. Lors du G20 en Inde, Sunak avait informé les médias britanniques de ses « vives inquiétudes concernant toute ingérence dans notre démocratie parlementaire, qui est évidemment inacceptable ». Pékin, pour sa part, avait réfuté ces allégations et parlé d’une « mascarade politique ».
Après « l’ère dorée » initiée par l’ancien Premier ministre David Cameron en 2015, les liens entre Londres et Pékin ont nettement pâti ces dernières années. Les deux nations sont en désaccord sur plusieurs sujets, parmi lesquels la suppression du mouvement pro-démocratique à Hong Kong, ancienne colonie britannique, ainsi que sur la situation de la minorité musulmane ouïghoure dans la région du Xinjiang ou sur les accusations de violations des droits de l’homme au Tibet.
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