« La protection contre les attaques aériennes est devenue une priorité pour nous, » a souligné une fois de plus le président ukrainien Volodymyr Zelensky via le réseau X le 18 avril. Il a reconnu que le pays qui réussissait par le passé à contrer la plupart des drones et missiles lancés quotidiennement par la Russie, approche maintenant un point de rupture. La déficience de systèmes antiaériens pour garantir sa sécurité et de munitions pour les alimenter, expose l’Ukraine à un danger. D’après Kiev, 80 % du réseau énergétique national est actuellement endommagé et le nombre de civils tués lors de bombardements a recommencé à augmenter. Par exemple, le 17 avril, une attaque de missiles a fait 17 morts et 78 blessés à Tchernihiv.
Les Etats européens, conscients de la menace qui pèse sur les Ukrainiens, tentent de coordonner leurs efforts pour leur apporter leur soutien, tout en accueillant avec satisfaction la reprise de l’aide américaine. Cependant, cette dernière pourrait prendre du temps à être effective après le vote d’un nouveau fonds de 60,8 milliards de dollars (57 milliards d’euros) par la Chambre des représentants. En réponse à Josep Borrell, le haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères, les ministres européens envisagent de renforcer leur soutien lors d’une réunion prévue le lundi 22 avril au Luxembourg.
Cependant, les progrès sont lents. Lors du conseil européen des 17 et 18 avril, aucune promesse n’a été faite par les dirigeants des pays de l’Union européenne. Seul le premier ministre sortant des Pays-Bas, Mark Rutte, s’est montré disposé à racheter les équipements détenus par certains pays pour les transférer en Ukraine : « Nous savons que plusieurs pays ont en stock des systèmes Patriot [de défense sol-air moyenne portée], et qu’ils pourraient hésiter à les livrer directement », a-t-il déclaré.
Durant le sommet, Jens Stoltenberg, le chef de l’OTAN, a exhorté les pays membres à agir. Il a souligné l’importance d’augmenter la défense aérienne de l’Ukraine, plutôt que de se concentrer uniquement sur le respect des normes de matériel de l’Alliance atlantique. Ceci était un appel aux capitales européennes pour qu’elles utilisent leurs stocks d’armes pour aider Kiev.
La France fait l’objet de pressions similaires. L’Allemagne, en tant que membre exemplaire, a déjà envoyé deux des douze systèmes Patriot qu’elle détient, promettant de fournir un troisième prochainement. Le chancelier Olaf Scholz enjoint ses alliés européens à suivre son exemple. Cependant, selon un diplomate allemand, « les autres pays refusent de les céder ». Il fait référence aux quatre membres de l’OTAN qui possèdent également des systèmes Patriot : le Royaume-Uni, l’Espagne, les Pays-Bas et la Pologne. Ce dernier pays est particulièrement réticent, souhaitant préserver ses capacités de défense aérienne en raison de sa proximité avec l’Ukraine et la Biélorussie.
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