La Corée du Nord a lancé un missile non identifié en direction de la mer du Japon, selon un communiqué de l’état-major interarmées de la Corée du Sud, daté du lundi 22 avril. Ce tir s’inscrit dans une série d’actions similaires menées par Pyongyang depuis le début de l’année. Le ministère japonais de la défense avait précédemment relaté un possible tir de missile balistique de la part de Pyongyang. Des rapports affirment que le missile est retombé en mer.
Le missile serait tombé hors de la zone économique exclusive du Japon (un espace maritime entre les eaux territoriales et internationales où un État détient l’exclusivité de l’exploitation des ressources), d’après des médias japonais. NK News, un site basé à Séoul, a indiqué que le temps de vol court, probablement moins de dix minutes, suggère qu’il pourrait s’agir d’un missile balistique à courte portée ou d’un système de lance-roquettes multiple de 600 mm.
Ce lancement intervient suite à l’abolition du mécanisme de surveillance des sanctions de l’ONU contre la Corée du Nord et son programme nucléaire, due à un veto de la Russie au Conseil de sécurité de l’ONU. La Russie avait opposé son veto en mars à une résolution visant à prolonger le mandat du groupe d’experts responsable de superviser ces sanctions.
Depuis 2006, l’ONU a imposé une série de sanctions contre la Corée du Nord. Ces dernières se sont durcies au fil du temps. Cependant, la Corée du Nord a continué de développer ses programmes nucléaires et de armement.
La Corée du Nord a récemment fait part de son essai réussi d’une « très grande » ogive pour un missile de croisière stratégique. Contrairement aux lancements de missiles balistiques, les tests de missiles de croisière ne sont pas contraires aux sanctions actuelles de l’ONU. Ces derniers, souvent propulsés par des réacteurs, volent plus bas que les missiles balistiques avancés, les rendant ainsi plus difficiles à repérer et intercepter.
Il est possible que la Corée du Nord teste des missiles de croisière avant de les expédier vers la Russie pour leur utilisation potentiel dans le conflit ukrainien, selon des analystes. Des allégations soutenues par Washington et Séoul avancent que Kim Jong-un, le leader nord-coréen, a envoyé des armements vers Moscou, une action qui entrerait en contradiction avec les sanctions de l’ONU. Pyongyang aurait, en effet, expédié quelque 7 000 conteneurs d’armes vers Moscou pour utilisation sur le territoire ukrainien, déclarent les autorités sud-coréennes.
Avec le début de cette année, le pays a désigné la Corée du Sud comme leur « ennemi principal », fermant les bureaux dédiés à la réunification et au dialogue intercoréen, tout en menaçant d’un conflit en cas d’infraction, même minime, de son territoire. L’année passée, la Corée du Nord a effectué un record d’essais de missiles. En 2022, Pyongyang a affirmé que son statut de nation nucléaire était « irrévocable ».