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« Russie: Peser coûts et avantages contrôles exportation »

La mise en place de sanctions contre la Russie repose largement sur des contrôles d’exportation, visant à restreindre l’achat de marchandises cruciales pour les opérations de guerre et pour perturber l’industrie militaire russe. Diverses études, incluant celles de la Kyiv School of Economics et de multiples rapports médiatiques, ont souligné des défis majeurs dans la mise en œuvre efficace de ces restrictions.
En 2023, la Russie a effectué des importations d’une valeur de 12,5 milliards de dollars en produits considérés comme cruciaux pour leur effort de guerre par l’Union Européenne, les Etats-Unis et leurs alliés. Cela comprend la microélectronique et les équipements de communication, ainsi que des machines pour la production d’armes et de munitions. Bien que la Russie semble devoir faire face à des augmentations de prix significatives pour acquérir ces biens sous sanctions via des chaînes d’approvisionnement complexes, les importations russes sont, dans l’ensemble, revenues à leur niveau d’avant-guerre.
Dans le contexte réel, les autorités ukrainiennes continuent de découvrir les mêmes composants occidentaux dans l’armement russe qu’il y a deux ans. La dépendance de l’économie de guerre russe vis-à-vis des produits fabriqués en Chine est également en hausse. Néanmoins, d’après l’agence anticorruption ukrainienne NACP, plus de 90% de toutes les pièces étrangères trouvées dans les missiles, drones, chars, etc. proviennent de pays qui effectuent des contrôles à l’exportation. Les importations de ces marchandises cruciales pour la guerre exacerbent la situation délicate sur le front et favorisent la poursuite des frappes aériennes sur les civils.
Plusieurs défis obstructent un contrôle efficace.

L’implémentation des vérifications à l’exportation présente de nombreux défis, étant donné que plusieurs produits de firmes occidentales sont produits à l’étranger et commercialisés et livrés en Russie grâce à un vaste réseau d’intermédiaires situés dans des pays tels que le Chili, la Turquie et les Émirats arabes unis. De plus, les exportations de l’UE en direction de l’Asie centrale et du Caucase ont connu une croissance significative, signe d’un contournement intensif.
Les sociétés manquent de la capacité ou de la motivation nécessaire pour surveiller adéquatement leurs chaînes d’approvisionnement et de distribution. Dans un monde où des nations économiquement significatives ne soutiennent pas les sanctions, ou même encouragent leur contournement, on doit envisager de nouvelles stratégies. Le système financier, encore sous domination occidentale, pourrait s’avérer un outil puissant pour optimiser l’implémentation des vérifications à l’exportation en direction de la Russie.
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