Des protestations ont éclaté dans les grandes villes de Colombie le dimanche 21 avril, avec des dizaines de milliers de citoyens s’exprimant contre l’administration de gauche de Gustavo Petro. Les sondages montrent que la popularité de Petro est au plus bas, après vingt mois passés au pouvoir.
L’appel à manifester a été lancé par des organisations de santé, des partis d’opposition, des forces politiques centristes et d’anciens alliés de Petro. Ces derniers sont en désaccord avec plusieurs de ses propositions de réforme, notamment sa volonté de nationaliser les services de santé. Les manifestants ont également exprimé leur mécontentement face à la persistance de la violence, en dépit des pourparlers de paix en cours avec les groupes armés.
« L’espoir pour la Colombie réside encore, j’aime mon pays. J’ai voté pour le changement en choisissant Petro, mais rien n’a changé. Voilà pourquoi je suis ici aujourd’hui, » a déclaré une femme retraitée de 64 ans, manifestant à Bogota avec un chapeau aux couleurs de la nation.
Dans la capitale, Bogota, malgré la pluie, de nombreux manifestants ont convergé vers la place Bolivar, proche du palais présidentiel. Dans d’autres villes comme Cali, Medellin, Barranquilla et Bucaramanga, les protestataires se sont joints au mouvement, brandissant des drapeaux colombiens, portant des t-shirts blancs et scandant en chœur : « Petro dehors ! »
La réforme controversée de Petro du système de santé a créé des divisions au sein du pays. Il a récemment mis en place plusieurs initiatives administratives pour réduire l’influence du secteur privé dans la prestation des services de santé, même si cela a entraîné des difficultés pour obtenir l’appui du Congrès. Petro a également récemment pris le contrôle des budgets de plusieurs organisations qui servent d’intermédiaires entre l’Etat et les hôpitaux. Bien que la plupart des experts s’accordent à dire que le système de santé a besoin d’une réforme, la manière dont Petro compte la réaliser fait débat.
En juin 2022, Gustavo Petro a pris les rênes du pouvoir, marquant ainsi l’arrivée au pouvoir du premier dirigeant de gauche dans un pays généralement gouverné par des élites conservatrices. D’après l’institut de sondage Invamer, le président fait face à un taux de mécontentement de 60 %. Il a perdu l’appui des instances politiques au Congrès ainsi que le soutien populaire.
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