Dans la région sud extrême de la bande de Gaza, à Rafah, un raid aérien israélien a causé la mort de neuf personnes, dont six enfants – tous appartenant à la même famille, au cours de la nuit du vendredi au samedi 20 avril, selon des informations de la Protection civile du territoire palestinien. « Après que la force aérienne israélienne a frappé une résidence de la famille Radwan, à Tal Al-Sultan, à Rafah, neuf martyrs dont six mineurs ont été extraits des ruines » a déclaré Mahmoud Bassal, représentant de l’organisation dans une déclaration faite à l’Agence France-Presse (AFP). Les enfants, âgés entre un an et seize ans, ont été admis à l’hôpital Al-Najjar où le personnel médical a indiqué qu’un homme et une femme figuraient également parmi les victimes.
Au commencement du conflit dans la bande Gaza, Israël avait demandé aux résidents palestiniens du nord de se déplacer vers le sud, plus précisément à Rafah, déclarée « zone de sécurité ». Cependant, six mois plus tard, Rafah fait face à une imminente attaque terrestre. Le chef du gouvernement israélien, Benyamin Nétanyahou est résolu à donner l’ordre d’une invasion de la ville où, d’après lui, quatre bataillons du Hamas se trouvent retranchés. Cette décision rencontre l’opposition d’organisations humanitaires ainsi que d’un grand nombre de représentations diplomatiques étrangères, qui craignent un nombre élevé de victimes parmi les 1,5 million de Gazaouis présents sur place, y compris les nombreux déplacés.
Le bilan des victimes de l’offensive menée par le militaire israélien dans la bande de Gaza, en représailles d’une attaque du Hamas dans le sud d’Israël, le 7 octobre, s’élève à 34 049 morts – la majorité étant des femmes et des enfants, selon les derniers chiffres dévoilés samedi par le ministère de la santé de la région contrôlée par le Hamas.
Selon des déclarations de l’armée israélienne, dix « terroristes » ont été éliminés en Cisjordanie lors d’une opération menée à Nour Shams, près de Tulkarem dans le territoire occupé du nord de la Cisjordanie. Outre les tués, huit individus ont également été arrêtés. Pendant plus de deux jours, les forces de l’ordre ont réalisé cette opération contre des factions armées palestiniennes, selon un communiqué de l’armée.
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré que de nombreuses personnes ont été tuées et blessées dans le camp lors des affrontements. Ils ont également accusé l’armée d’empêcher les équipes médicales d’entrer dans le camp, causant des blessures à un travailleur des services d’urgence.
Rejoignant les déclarations des forces israéliennes, le chef de la Commission pour la résistance à la colonisation et au mur de séparation israélo-palestinien, Muayad Shaaban, a déclaré que le camp de Nour Shams est assiégé depuis plus de 42 heures. Il a déclaré qu’il s’agissait d’une attaque sans précédent, mentionnant la présence de snipers sur les toits et des forces spéciales dans le camp.
Un jeune homme de 16 ans est décédé suite à un tir à la tête par les forces israéliennes au camp de déplacés de Tulkarem, selon les déclarations du ministère palestinien de la santé et de l’agence de presse palestinienne WAFa. Ils ont également signalé qu’un homme de 30 ans avait été tué par balle. Les commerçants de Tulkarem ont observé une grève le samedi pour protester contre ce raid.
Dans d’autres nouvelles, le chef du mouvement Hamas a été reçu par le président turc à Istanbul.
Samedi dernier, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a accueilli le leader du Hamas, Ismaïl Haniyeh, à Istanbul. Haniyeh était accompagné de son prédécesseur, Khaled Mechaal, comme on peut le voir sur les photos publiées par la présidence turque. Hakan Fidan, le ministre turc des Affaires étrangères, et le chef du renseignement, Ibrahim Kalin, étaient également présents lors de cette réunion, qui a duré deux heures et demie, d’après les médias turcs. Cependant, aucune conférence de presse n’a été annoncée à la suite de cette rencontre, une première depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas.
La Turquie, qui se présente comme un acteur clé dans le soutien à la cause palestinienne, fournit un soutien solide et stable au Hamas. Pourtant, elle a été exclue de la médiation entre le mouvement palestinien et Israël. La visite de M. Haniyeh coïncide avec la décision du Qatar de « réévaluer » son rôle. Le Qatar est un élément central dans les pourparlers entre Israël et le Hamas, surtout à un moment où les négociations pour conclure un cessez-le-feu et la libération des otages israéliens sont au point mort. Les négociateurs qatariens ont été choqués par les commentaires négatifs venant d’Israël et de certains démocrates américains.