La matinale met en avant de magnifiques fleurs comme le pois de senteur, la verdure aux teintes variées allant du saumon au lavande. L’arôme de cette fleur singulière rappelle celui des chèvrefeuilles et des lilas et leur apparence imite les différentes nuances de l’arc-en-ciel. D’autre part, le muflier se présente avec ses couleurs intenses qui rappellent la rose, le pêche pastel, le bleu lavande et le jaune vif. Attention toutefois, certaines variétés peuvent atteindre une hauteur de plus d’un mètre et demi, ce qui les rend sensibles aux rafales de vent. Aussi, l’oxalis, grâce à sa couleur violet profond et sa silhouette visuelle, évoque un papillon exotique. Ses feuilles en forme de cœur se referment la nuit, comme un parapluie.
Le pois de senteur, surnommé « Sweet pea » dans les pays anglo-saxons, est une fleur précieuse. Souvent éclipsé par le lilas plus opulent ou la pivoine plus voluptueuse, il possède néanmoins ses propres fervents admirateurs. D’après Mathilde Bignon, co-fondatrice de Désirée, une entreprise parisienne dédiée aux fleurs locales et saisonnières, beaucoup de clients attendent avec impatience l’arrivée de cette fleur dans leur boutique.
La fleuriste s’est orientée vers la production locale et a abandonné le pois de senteur japonais grand et frisé du fait de leur production à longue distance et à contre-saison. Ceci lui permet d’acheter des pois de senteur locaux au printemps dans le département voisin de l’Essonne. Le producteur qu’elle a choisi, exprime son désir de créer un nouvel hybride pour chaque naissance dans sa grande famille. Il aurait environ cinquante descendants, ce qui laisse penser à une grande diversité de variétés dans son répertoire.
Elle précise qu’il s’agit de l’une des espèces que l’on rencontre le plus aisément. C’est cette dernière qui a permis à Gregor Mendel, le fondateur autrichien de la génétique, de consolider ses hypothèses sur l’hérédité à la fin du XIXe siècle. Après un certain nombre de croisements génétiques, la teinte du pois de senteur varie du rouge foncé au blanc, comprenant toutes les nuances intermédiaires comme le saumon, le parme, l’ivoire chaud et la lavande…
Si vous le laissez seul dans le jardin, ce haricot non comestible chercherait désespérément quelque chose à grimper. Le pied d’un rosier ou un arbuste font l’affaire. En recompense d’un abri, comme une bonne légumineuse, le pois de senteur enrichit le sol. Il fixe l’azote dans le sol et le laisse respirer grâce à son système de racines. Par méprise, son parfum peut aussi embaumer quiconque s’en approche. Mathilde Bignon le décrit comme ayant une odeur légèrement citronnée et anisée, notant qu’une fois senti, il est difficile de le détecter de nouveau lorsqu’on y replace son nez. Les plus connaisseurs identifient le parfum du pois de senteur comme étant celui du chèvrefeuille avec une touche de lilas, typique des fleurs blanches, souligne Margaux Le Paih-Guérin, parfumeuse chez Flair, un studio indépendant de création de parfums. Il dégage un effet aqueux, très végétal et très printanier…
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